Dans l’Etat de Victoria en Australie, les lois sur l’euthanasie sont entrées en vigueur il y a un an (cf. La loi sur le suicide assisté entre en vigueur en Victoria). Depuis, plus de 300 demandes ont été déposées par des malades en phase terminale. Avec la pandémie de coronavirus, les médecins constatent une augmentation du nombre de ces patients qui demandent à finir leur vie chez eux, craignant que le virus ne vienne contrecarrer leur volonté « d’une mort rapide et sans douleur, entourés de leurs proches ».
A ce jour, on ignore le nombre des demandes qui ont été acceptées, mais d’ores et déjà, ce chiffre est deux fois supérieur à 135 personnes. Un chiffre qui correspond au nombre de malades qui ont demandé une autorisation et qui ont été jugées admissibles entre le 19 juin 2019, date d’entrée en vigueur de la loi, et décembre de la même année. 52 Victoriens atteints d’une maladie en phase terminale sont morts au cours des six premiers mois d’application des lois, ce qui dépasse largement les estimations préliminaires de 12 personnes seulement au cours de la première année.
Les lois permettent que des adultes puissent utiliser une substance mortelle en phase terminale lorsqu’ils n’ont plus qu’environ six mois à vivre – ou pas plus de 12 mois pour ceux qui ont un diagnostic neurodégénératif. Les malades devront répondre à un certain nombre de critères d’éligibilité stricts comme celui de pouvoir de donner un consentement éclairé.
Au plus fort de la pandémie COVID-19 en Australie, l’oncologue de Melbourne, Cameron McLaren, recevait jusqu’à quatre appels par semaine de personnes en phase terminale souhaitant mettre fin à leur jour selon le protocole établit par la loi. Pour le médecin, le virus a alimenté l’anxiété autour de la mort et a été un catalyseur pour certains patients en phase terminale. Pour trois de ses patients, le Dr McLaren précise que « le coronavirus les a incités à prendre des mesures plus tôt que prévu. Ils voulaient s’organiser et être prêts ». Certains patients en phase terminale voulaient éviter de mourir à l’hôpital, craignant que le virus ne les sépare de leur famille.
La Commission d’examen des cas de suicide assisté, qui évalue chaque demande, publiera son prochain rapport en juillet prochain.
Source :
« Sydney Morning Herald », Melissa Cunningham (29/05/2020)