En Suisse
Sous couvert d’alléger la pression sur les unités de soins intensifs, les médecins suisses ont exhorté les personnes vulnérables aux complications de COVID-19 à enregistrer à l’avance leurs souhaits de soins de fin de vie. La Société suisse de médecine intensive (SGI) a précisé dans un communiqué que l’objectif était d’aider les proches, « mais aussi les équipes des unités de soins intensifs, à prendre des décisions afin que le traitement puisse se faire de la meilleure manière possible, en fonction des souhaits de chaque patient ».
Pro Senectute Schweiz, une organisation pour les personnes âgées, a considéré l’appel de la SGI prématuré et excessif ; il « crée une impression d’urgence inappropriée pour une décision qui exige une réflexion approfondie ». Par ailleurs, il « se situe dans le contexte d’une situation d’urgence absolue dans laquelle la Suisse ne se trouve pas encore ».
Le président de la SGI, Thierry Fumeaux, un médecin des soins intensifs de la ville de Nyon en Suisse occidentale, estime quant à lui qu’il ne s’agit pas »d’ un appel au sacrifice. C’est juste un appel à prendre la responsabilité de leur autonomie ».
En Italie
Antonio Cuzzoli, qui a été chef des soins intensifs à l’hôpital de Crémone, dans le nord de l’Italie, jusqu’en juillet, précise qu’il existe dans le pays une « déclaration de renoncement au traitement invasif » que certains refusent pour motif personnel.
Au Royaume-Uni
En octobre, le ministère britannique de la santé et des affaires sociales a demandé à la Care Quality Commission, qui surveille et inspecte les hôpitaux et les maisons de retraite, d’examiner comment les décisions dites « Ne pas tenter de réanimation cardiopulmonaire » (DNACPR) ont été prises pendant la pandémie. L’enquête a été lancée pour établir la véracité ou non des allégations qui indiquent que des personnes âgées et vulnérables ont été soumises aux décisions de la DNACPR sans leur consentement ou sans recevoir d’informations suffisantes pour prendre une décision éclairée.
Au Royaume-Uni, Emma Cave, professeur de droit de la santé à l’université de Durham, qui a beaucoup écrit sur l’éthique médicale, a déclaré que la pandémie a intensifié le dilemme de la communication avec les personnes à risque de COVID-19 sur leurs options, si le pire devait se produire.
En Allemagne
Les questions éthiques relatives à la priorité de traitement des patients COVID-19 sont également traitées par les tribunaux allemands, où un procès sur les règles de tri des patients en cas de surcharge des hôpitaux est en cours. Les plaignants souffrent d’un handicap ou d’une maladie sous-jacente. Ils ont demandé à la cour constitutionnelle de Karlsruhe de forcer le gouvernement allemand à établir de telles règles ; ils craignent d’être désavantagés.
Source :
Reuters, John Miller 20/11/2020 – Gènéthique 24.11.2020