Le témoignage de Mme Cécile Boussier atteinte d’une tumeur du cerveau non opérable… Condamnée il nous lui reste que le choix d’attendre que son état se dégrade jusqu’à une fin que personne ne peux décemment accepter.
Il y a un an, elle a pu être aidée en Belgique pour respecter en conscience son choix de fin de vie. Un témoignage supplémentaire de l’urgence de légiférer en France sur le choix de fin de vie libre.
Claudette Pierret :
Cela fait tout juste un an que Cécile est partie mourir en Belgique parce que, comme elle le dit elle-même dans cette vidéo qu’elle m’a confiée, elle ne pouvait plus « vivre comme ça ».
Elle me l’a confiée pour que je la diffuse autour de moi. Le moment est venu.
Le Covid qui s’est installé dans notre pays en mars 2020 ne m’a pas permis de la diffuser à ce moment-là comme elle l’aurait souhaité. L’épidémie prenait toute la place. Le Covid est toujours là, mais le problème de la fin de vie aussi, hélas !
Puisque plusieurs Propositions de Loi viennent d’être déposées à l’Assemblée Nationale et au Sénat, je la publie aujourd’hui en ayant une pensée très émue pour elle, pour son courage, pour sa volonté de témoigner. Je l’ai envoyée à tous les parlementaires, Députés et Sénateurs.
Cécile a voulu bénéficier de la loi belge qui permet à un malade de demander une aide à mourir avant qu’il ne soit dans la phase « avancée » ou dans la phase « terminale » de sa maladie. C’est cette restriction qu’il faut absolument retirer de toutes les Propositions de loi actuelles qui ont été déposées.
QUI mieux qu’elle pouvait savoir ce qu’elle endurait ?
QUI pouvait affirmer qu’elle pouvait encore en supporter davantage ?
QUI est-ce qui peut croire que ses propres convictions doivent primer sur celles du malade ?
QUI peut oser prétendre cela ?
Juste avant d’aller mourir en Belgique, Cécile a voulu témoigner parce qu’elle voulait que notre loi change. Elle aurait voulu mourir en France, chez elle, dans son pays, debout, au moment où elle le souhaitait, sans avoir à attendre qu’un médecin décide à sa place du moment que lui jugerait acceptable.
Elle aussi, comme Faustine en janvier dernier, comme Anne en 2017, comme Chantal en 2008 et comme tant d’autres anonymes, elle a dû s’exiler pour pouvoir finir sa vie avant de ne plus pouvoir en maîtriser la fin. Elle ne voulait pas aller jusqu’aux limites que d’autres avaient fixées pour elle !
Merci Cécile pour ton courage et pour ton témoignage, puisses-tu être entendue par tous ceux qui parlent et qui décident sans vraiment savoir de quoi ils parlent, ce que tu as supporté avant de prendre ta décision de demander une aide à mourir à des médecins Belges à qui tu as apporté toute ta gratitude.
Merci à eux, merci à toi.
Chère Cécile. Peut être que tu liras mon message dans les cieux. Je viens d’apprendre ton départ seulement hier 26 janvier 2023, bien trop tard pour pouvoir t’accompagner dans cette décision si singulier. Nous qui avions tellement partagé de choses ensembles. Maintenant il me reste que des souvenirs en tête et quelque photos. C’est un vide énorme pour moi.
J’ai toujours eu l’impression que rien pouvait t’arriver, tu étais si dinamique à parcourir le monde, Usa, Asie… Bref les quatres coins de la planète. Quand j’avais tes parents au téléphone, je demandait à chaque fois où tu pouvais être ? C’était pas évident de te suivre. Je pourrais évoqué des tonnes de souvenirs mais ça serai trop long.
Tu as choisi de partir dans la dignité et même si c’est difficile pour moi je ne peu que fédère à cette décision et Jacques et Agnès mes parents était pour le droit de mourir dans la dignité.
Pourquoi nous en France sommes nous obligés de partir de notre pays pour avoir une fin de vie digne ? L’acharnement thérapeutique est-elle une chose morale ? Cela m’indigne !!
Je vais pas m’énerver Cécile, mais sache que ton départ contribuera j’espère à faire changer les choses.
Je te dis maintenant au revoir Cécile… Tu resteras dans ma mémoire tout comme celle de Cyril que tu appelais Frizouille.
Ton ami d’enfance Vincent