A l’attention de Mme Yaël Braun Pivet
Madame la Députée
Tout d’abord, notre association Le choix-Citoyens pour une mort choisie,vous adresse toutes ses félicitations pour votre prise de position en faveur de l’examen d’une nouvelle loi sur la fin de vie.
Vous aviez déjà marqué votre engagement envers cette question difficile en 2018 en vous inscrivant dans un collectif de 156 députés signataires d’une tribune qui appelait à mieux encadrer les droits et la liberté de mourir des personnes en fin de vie.
La loi actuelle qui permet seule une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès et qui comporte, entre autre une déshydratation inutile du malade qui a uniquement pour but de créer une insuffisance rénale qui n’a rien de naturelle.L’agonie lente qui en résulte crée des souffrances supplémentaires difficiles à appréhender pour les malades, difficiles à supporter pour les familles.
De plus, cette loi ne répond pas aux détresses liées aux maladies dégénératives à évolution lente, pour lesquelles la mort à court terme n’est pas prévisible .C’était le cas de Mme La députée Paulette Guinchard,qui a choisi de partir en Suisse pour mourir. C’est aussi le cas de Monsieur Alain Cocq qui a demandé au Président l’aide à mourir qui lui a été refusée.
Vous êtes convaincue, comme nous, que l’humanisation de notre fin de vie est un sujet qui concerne tous les citoyens, y compris les hommes et les femmes politiques.
Comme vous le déclarez vous-mêmes, il est temps en France de débattre de cette question et de donner à nos compatriotes, le droit de choisir leur fin de vie.
Des pays (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ont adopté depuis longtemps une telle législation sans tomber dans la « barbarie » annoncée. La France est aujourd’hui entourée de pays qui ont tous évolué sur ce sujet (y compris ceux qui sont de tradition catholique), soit par un vote parlementaire (Portugal, Espagne), soit par une décision des Cours constitutionnelles (Allemagne, Italie, Autriche)
Notre association est née, suite au succès d’une pétition mise sur Internet en 2017, réclamant la liberté de choisir sa fin de vie. Elle a recueilli à la fin de 2020 plus de 500.000 signatures, mais s’est heurtée au silence des pouvoirs publics.
Voilà pourquoi nous avons lancé une nouvelle pétition dans laquelle nous exigeons un référendum d’initiative citoyenne. Vous trouverez ci-joint notre texte qui a recueilli plus de 50.000 signatures en trois semaines. Nous savons parfaitement que ce type de référendum n’est toujours pas légalement reconnu, mais notre but est d’attirer l’attention de nos élus dont beaucoup restent encore sourds à la demande de plus de 90 % de la population.
Nous sommes à votre disposition pour évoquer avec vous tous les aspects d’une nouvelle loi et y apporter notre concours.
D’ores et déjà,nous sommes particulièrement attentifs aux points suivants :
- Ne pas limiter le recours de l’aide médicale à mourir (AMM) aux seules situationsoù le pronostic vital est engagé à court terme. C’est pourquoi la loi devrait indiquer seulement la qualification de maladie grave et incurable, et ne comporter aucune formule ambiguë du type « en phase avancée ».
- Réduire le nombre de médecins donnant leur avis sur la gravité de la maladie à deux et non trois pour se donner les chances d’une applicabilité de la loi sur tout le territoire français. Dans le même souci, nous suggérons d’ouvrir à des personnels infirmiers, voire à des associations,comme en Suisse, la possibilité d’effectuer l’administration du produit létal.
Prendre en compte exclusivement la demande du malade en ce qui concerne la réalité des douleurs physiques et psychologiques qu’il endure, lui seul étant juge de ce que l’on peut appeler des « souffrances insupportables ».
Que les directives anticipées soient un véritable testament de vie et que la société et les soignants respectent la volonté et le choix du patient.
Nous espérons que nos observations vous seront utiles dans le débat parlementaire e nous sommes à votre disposition pour en parler,comme nous l’avons fait avec d’autres député(e)s.
Avec notre profonde sympathie et notre soutien.
Annie Wallet membre du conseil d’Administration
Nathalie Andrews, Docteur Denis Labayle (coprésidents)
J’envoie un courriel à mon député M. Jean-Philippe ARDOUIN afin qu’il soit positif sur la proposition de loi sur l’aide à mourir humainement en France
Bravo ! Plus nous serons nombreux à le faire et plus la voix des citoyens aura du poids