L’Académie nationale de médecine souhaite sensibiliser les professionnels de santé au besoin d’informer leurs patients sur l’importance de rédiger leurs directives anticipées de fin de vie. Cela permet de :
Respecter les vœux du patient alors qu’il n’est plus capable de manifester sa volonté, Guider l’action des soignants, Protéger les proches en prévenant un possible désaccord entre eux.
Les Français méconnaissent ce moyen d’exprimer leur volonté et les professionnels de santé, notamment les médecins généralistes, doivent être prêts à évoquer ce sujet dans leur pratique et à accompagner leurs patients dans la rédaction de ces directives.
Qui est concerné et quand ?
Toute personne majeure peut exprimer, à tout moment de son existence et par avance, « sa volonté concernant les conditions de sa fin de vie, à la suite d’une maladie ou pour une autre cause (accident de circulation…), au cas où elle serait un jour dans l’incapacité de la faire connaître ». Ces conditions de fin de vie concernent notamment la poursuite, la limitation, l’arrêt ou le refus de traitement ou d’actes médicaux.
Comment faire en pratique ?
Ces directives peuvent être rédigées selon un modèle mais ce n’est pas une obligation. Elles doivent être écrites, datées, signées et mentionner l’identité de leur auteur. Elles sont révisables et révocables. Elles doivent être facilement accessibles et leur conservation peut être confiée à des tiers : personne de confiance, membre de la famille, proche, médecin traitant, établissement de santé, établissement médico-social, elles peuvent même être intégrées dans le dossier médical personnel.
Peuvent-elles être remises en cause par les soignants ou les proches ?
Depuis 2016, les directives anticipées s’imposent au corps médical qui doit les appliquer et ne peut y déroger, sauf dans deux situations :
En cas d’urgence vitale, le temps d’évaluer la situation, Lorsque ces directives apparaissent « inappropriées ou non conformes à la situation médicale ». Dans ce cas, une procédure collégiale est suivie.
Ces directives anticipées priment sur les avis ou témoignages de la personne de confiance ou des proches.
Qui décide en l’absence de directives anticipées ?
En l’absence de directives anticipées, le médecin doit recueillir l’avis de la personne de confiance, ou tout autre avis de la famille ou des proches. En fonction de cet avis, il prend sa décision au regard de la situation médicale.
Que recommande l’Académie de médecine ?
Afin que les directives anticipées soient connues, expliquées et rendues les plus accessibles possibles, l’Académie de médecine estime qu’il est nécessaire de :
« Mener périodiquement de larges campagnes d’information auprès du public, y compris les plus jeunes, sur les directives anticipées, en utilisant pour cela tous les moyens d’information disponibles (médias, réseaux sociaux, mais aussi documents diffusés dans les cabinets de médecins généralistes, les établissements de santé, les pharmacies, les mairies, les études de notaire…) » ; « Inclure, parmi les compétences des études en santé, un apprentissage à la formulation personnalisée des directives anticipées » ; « Former et sensibiliser toutes les catégories de professionnels de santé, afin de remédier à leur manque de connaissances en ce domaine » ; « Renforcer le rôle incontournable d’information des médecins généralistes et référents, en diffusant auprès d’eux les documents nécessaires sur les directives anticipées ».
Source :
UNIVADIS – Fanny Le Brun – Actualités médicales 10.12.21 Académie nationale de médecine. Communiqué de presse. Fin de vie : l’importance de rédiger ses directives anticipées. 07.12.2021