Jean-Claude Tanguy est veuf depuis peu. Il avait promis à son épouse, atteinte d’un cancer, de ne pas la laisser souffrir. » La loi Leonetti ne règle rien. Je lui ai menti ».
Miss Avranches 1956 était sa « Princesse », comme il l’appelle « parce qu’elle était très belle, tellement gentille et parce que je l’aime énormément ».
Chimio, radiothérapie et soins palliatifs
Elle était atteinte d’un cancer depuis 2018. Des soins palliatifs lui étaient prodigués à domicile par les équipes de l’hospitalisation à domicile du centre hospitalier Avranches-Granville, dans le sud de la Manche (Normandie).
Des soins irréprochables. Il ne tarit pas d’éloges aux équipes qui se sont relayées au chevet de sa bien-aimée.
La compétence, la douceur, la gentillesse et l’humanité exceptionnelle des infirmières et des aides-soignantes. L’équipe a porté toute son attention pour que la prise en charge s’effectue dans les meilleures conditions possibles.
« Jean-Claude tu m’as menti »
Il adresse ce message aux candidats à l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains.
« Jean-Claude tu m’as menti ! Quand vont-ils arrêter ce merdier ? »
Georgette Tanguy de Rango était en soins palliatifs depuis décembre 2021.
Nous nous étions dit que nous ferions tout pour éviter cet acharnement thérapeutique. Je n’ai pas su l’éviter.
Eviter l’acharnement thérapeutique
Il raconte que malgré la qualité des soins apportés et le dévouement des personnels de l’hospitalisation à domicile, son épouse a souffert « moins physiquement que psychologiquement ».
« Happé par la structure hospitalière, je n’ai pas su mettre en œuvre un plan que j’avais pourtant conçu. N’étant pas un spécialiste, j’ai eu peur de la faire souffrir en l’appliquant. Alors oui, je lui ai menti », confie-t-il.
Pour lui, la loi Leonetti n’est pas suffisante.
La loi Leonetti de sédation profonde et continue ne règle pas le problème. Il faut recourir à l’euthanasie pour permettre aux malades de ne plus souffrir en fin de vie.
Il a perdu sa « Princesse », mais il demande aux candidats à l’élection présidentielle le droit de mourir dans la dignité, de permettre le suicide assisté, l’euthanasie.
Source :
« La Gazette de la Manche » – Pascale Brassinne – 07.03.22