A la lecture du dernier « Pressespiegel » d’EXIT deutsche Schweiz, et surtout de la Newsletter 1/2022 du Humanistischer Verband Berlin, on a l’impression que les Associations des Médecins Suisses ainsi que la FMH/ASSM* essaient de nouveau d’imposer leurs règles professionnelles (qui ne sont pas des lois !) au-dessus de la volonté et du bien du malade, de le mettre sous tutelle. Surtout quand celui-ci se trouve en fin de vie dans un EMS** ou foyer pour personnes âgées.
Nous nous sommes déjà réjouis d’un peu plus de liberté du médecin pour pouvoir pratiquer, dans certaines circonstances bien surveillées, l’assistance au suicide, trop tôt peut-être car la FMH essaie de nouveau d’imposer leurs restrictions internes que la loi ne leur concède nullement. Ceci bien que le Parlement Cantonal Zurichois, p.ex., a décidé récemment avec 92 voix contre 76 voix l’ouverture des homes publics aux organisations d’aide au suicide. En Allemagne, le medecin d‘un très vieux patient (né en 1929) , souffrant d’une démence grave depuis des années, paralysé, nourri artificiellement, souffrant de douleurs graves, de plaies ouvertes, d’infections des poumons et de la bile et de crises d’étouffement, maintenu « en vie » artificiellement durant plus de 5 ans, a été traîné devant le Bundesverfassungsgericht, la plus haute instance de droit en Allemagne. L’avocat du fils (vivant à l’étranger et informé sur le tard seulement) de ce pauvre homme demande que le médecin traitant, agissant contre toute éthique médicale, contre toute compassion humaine, soit condamné sévèrement, bien que le patient n’ait pas pu remplir à temps des directives anticipées.
Espérons que ce cas clarifie le rôle et la responsabilité du médecin et montre l’importance fondamentale de nos directives.
Car notre but à nous tous, c’est d’avoir enfin le droit à l’AUTO-DETERMINATION sur notre vie autant que sur notre mort ! En aucun cas nous ne tolèrerons plus l’arrogance de personnes en bonne santé, médecins ou politiciens, trop jeunes encore pour savoir ce qu’une personne âgée ressent quand elle est devenue dépendante, souffrante sans espoir d’amélioration et incapable de se défendre seule. Il est intolérable que ces spécialistes, nous connaissant depuis peu de temps seulement, ne partageant pas nos valeurs, aient l’arrogance de nous imposer leur tutelle !
Pardonne ma rage Nathalie, car des cas pareils se multiplient, ou mieux, nous avons de plus en plus connaissance de telles situations qui se passaient trop longtemps derrière les portes fermées des homes.
En même temps, je n’oublie pas et je rappelle – avec une immense reconnaissance – que ces médecins de famille existent aussi, qui décident avec leur cœur et avec humanité tout simplement. Heureusement.
Elke Baezner
27.05.22
*FMH = Fédération des médecins suisses et ASSM = Association Suisse des Sciences Médicales
** Equivalent en Suisse des Ehpad et CHSLD