Docteur LABAYLE Denis
33 Avenue FLOUQUET
94240 L’HAY LES ROSES
denis.labayle@gmail.com
Tel : 0615030033
Site : denislabayle.fr
Le 30 mai 2022
Madame Brigitte Bourguignon,
Ministre de la solidarité, de la santé et de la prévention
Madame la ministre,
Nous vous félicitons pour votre nomination au poste de ministre des solidarités, de la santé et de la prévention. Nous sommes conscients de la charge que représente ce ministère compte tenu de la crise sanitaire que nous venons de vivre, et qui a révélé, entre autres, la situation difficile de l’hôpital public en France.
Néanmoins nous attirons votre attention sur une réforme fondamentale réclamée depuis plus de vingt ans par plus de 80 % de la population et qui ne pose de problèmes ni financiers, ni logistiques. Une réforme qui, pourtant, se trouve toujours remise à plus tard au grand dam des malades arrivant en fin de vie : la liberté de choisir sa fin de vie est le seul sujet qui concerne tous les citoyens, sans exception, y compris les femmes et les hommes politiques.
Vos prises de position l’ont confirmé : la loi Léonetti- Claeys de 2016, venue modifier celle de 2005, ne résout pas toutes les situations, pas plus que les soins palliatifs. Notre loi actuelle reste terriblement restrictive quant aux indications de la sédation terminale, et sa méthodologie est éthiquement discutable. L’agonie lente qui en résulte créée des souffrances supplémentaires difficiles à apprécier pour le malade, certaines pour les familles. Une source d’angoisse pour tous.
Aussi, nombre de français vont chercher à l’étranger ce que leur pays leur refuse. Mais beaucoup d’autres n’ont ni les moyens financiers ni les relations qui leur permettent de s’y rendre
Tous nos pays voisins, sans exception, du Benelux à l’Espagne, de la Suisse à l’Allemagne ou l’Italie ont fait ou font évoluer leur législation. Comment se fait-il que la France, République laïque reste à la traine ?
Le 8 avril 2021, le parlement en votant très majoritairement l’article premier du projet de loi du député Olivier Falorni, portant sur l’Aide médicale à mourir, a ouvert une porte qui s’est immédiatement refermée sous la pression des 4000 amendements déposés par une poignée de députés opposants. Le débat n’a pu être repris en raison de l’opposition du premier ministre, malgré la demande de 296 députés.
Si certains, au nom de leur convictions philosophiques ou religieuses, souhaitent une mort progressive, il est légitime qu’on y réponde, mais une loi républicaine doit respecter aussi les souhaits de ceux qui, confrontés à une affection grave et incurable, réclament des conditions de fin de vie plus humaines, faisant appel à des médicaments anesthésiques mettant rapidement fin à leurs souffrances. Il s’agit là du respect des dernières volontés de chacun.
Le nouveau plan de soins palliatifs proposé par votre prédécesseur, ne satisfera pas, vous le savez, la diversité des demandes. De plus sa réalisation reste aléatoire compte tenu de la crise actuelle de la démographie médicale et de la réduction drastique des lits d’hospitalisation.
Nous attendons avec impatience une loi ouvrant sur l’Aide active à mourir. Nous le savons, il n’y aura pas de consensus à l’Assemblée Nationale, et tant mieux ! Ainsi va la vie démocratique. Aussi votre avis et celui du président de la République seront essentiels. Nous souhaiterions que votre nom soit attaché à une loi courageuse sur l’Aide active à mourir qu’il s’agisse de l’Aide médicale à mourir ou du Suicide assisté. Une loi répondant enfin aux principes de liberté, d’égalité et surtout de fraternité de notre République. Le temps est venu pour les hommes politiques de prendre leurs responsabilités.
Nous sommes à votre disposition pour en discuter, l’enjeu en vaut la peine.
Nous vous prions, madame la Ministre, d’agréer l’expression de notre haute considération.
Nathalie Andrews
Coprésidente
Docteur Denis Labayle
Coprésident
PS. Nous vous adressons un exemplaire du livre de Denis Labayle, « Le médecin, la liberté et la mort. Le droit de choisir sa fin de vie. » paru en février 2022 aux éditions Plon, ainsi que la lettre qu’il a reçue du député jean Louis Touraine que vous connaissez bien.
Faut-il vraiment être à l’extrême fin de sa vie médicalement parlant pour avoir le droit de mourir dignement sans souffrir ??
N’y a t’il pas des cas où, ayant bien vécu, on se trouve diminué au point de ne plus pouvoir rien attendre des jours à venir, et où la personne que vous étiez se transforme jusqu’à être une autre, sans plus de rapport avec vous, méconnaissable et sans joie ?
Cela devrait suffire à avoir le droit de dire STOP, on arrête là les dégâts, je veux sortir de la route, je n’ai plus rien à attendre de beau.
Bien sûr les catholiques sont contre, mais il me semble que c’est à chacun de nous de choisir le moment où rien n’est plus possible, le moment de sa mort, sans angoisse et sans souffrir physiquement.Ce serait juste humain, non ?
Je connais quelqu’un (de très près !) qui était une jolie jeune femme libre avec un métier artistique passionnant, du talent, une belle réussite, une famille, des amants, et qui s’est trouvée fauchée à à peine 60 ans par un AVC surprise alors qu’elle était en pleine santé et en plein succès professionnel avant une retraite qu’elle souhaitait toujours active. Hémiplégie, la voilà handicapée condamnée au fauteuil roulant, ne pouvant plus marcher, privée de la possibilité d’exercer encore son métier, sa vocation (locaux inaccessibles). Les mois et les années de rééducation n’apportent aucun progrès.elle doit faire appel à des auxiliaires de vie pour se lever, se coucher, se doucher, pour tout le quotidien.
Elle l’accepte, même si le coût mensuel dépasse le montant de sa retraite.Les angoisse financières commencent.Sa vie se vide de tout sens, de tout intérêt.
Une 1ère fois elle se suicide.Avec somnifères et alcool. Mauvais choix, En réanimation aux U>agences on la ramène à la vie, c’est à dire au désespoir, brutalement privée de tout mouvement, elle prend énormément de poids.A la sensation de n’être plus devenue qu’ungros tas d’organes tassé sur un fauteuil roulant
Les amis ont beau lui dire :Mais si, il te reste plein de belles choses à vivre…Un bon film, un bon repas au restaurant,… Mais de quoi parlent-ils ? C pas ça la vie, ça ne suffit pas à lui donner un sens,
un désir des rester là….Quand tous les désirs sont éteints, quand l’avenir n’est plus que déchéance, Il faut partir, pour laisser aux gens qui vous aiment l’image positive de la personne que vous étiez,mais qui a été défigurée par l’accident. L’image du souvenir, C ce qui compte dans la mémoire des proches. Alors, au moins, leur laisser une image positive de votre vrai MOI, pas de celui qui se désagrège et ne vous ressemble plus. C si important, le souvenir, l’ image ultime…
Christine
Bonjour madame, tout à fait d’accord avec vous. Nous devrions être libres – en toute légalité – de faire un choix de fin de vie. Pourquoi aller au bout du bout d’une maladie ou des suites d’un accident qui nous laisse lourdement handicapés ? Il faut se battre pour que nous ayons enfin le choix, comme cela est le cas dans d’autres pays. Il y a bien évidemment des possibilités en Belgique ou en Suisse pour certains malades français, mais cela a un coût certain et ne correspond pas à la devise française : Liberté, Egalité, Fraternité !
Je me suis trouvée moi-même dans une situation telle que je réclamais la mort , le corps n’en pouvait plus , plus faim , plus pouvoir marcher , tous les organes qui souffrent , sentiment d’être mal soignée , plus avoir la force de lire , ne plus dormir car je refusais barbituriques , et par chance je suis tombée sur une infirmière qui a accepté gentiment de me laver , eh oui! Et une aide ménagère super et un mari qui m’a soutenue lui-même très malade , et finalement un médecin femme polonaise qui m’a écoutée et donc en qui j’ai eu confiance . Je m’en suis sortie grâce à ces gens , mais jusqu’à la prochaine fois , ce qui m’angoisse énormément . Notre système de soins est tel qu’ on ne peut qu’être angoissé . Je m’imagine que mon agonie sera longue , Mais par contre je ne pense pas que la perte de la beauté, ne plus exercer ses talents soient importants . La vie en elle-même est une merveilleuse chose, sans trop lui demander . Mais quand le corps n’en peut plus !! Je n’accorde personnellement pas beaucoup d’intérêt au Moi, car la Vie est importante. Mais refuser aux personnes dans une telle détresse ,le droit de se faire aider pour mourir relève d’une hypocrisie lache et terrible
Faut-il vraiment être à l’extrême fin de sa vie médicalement parlant pour avoir le droit de mourir dignement sans souffrir ??
N’y a t’il pas des cas où, ayant bien vécu, on se trouve diminué au point de ne plus pouvoir rien attendre des jours à venir, et où la personne que vous étiez se transforme jusqu’à être une autre, sans plus de rapport avec vous, méconnaissable et sans joie ?
Cela devrait suffire à avoir le droit de dire STOP, on arrête là les dégâts, je veux sortir de la route, je n’ai plus rien à attendre de beau.
Bien sûr les catholiques sont contre, mais il me semble que c’est à chacun de nous de choisir le moment où rien n’est plus possible, le moment de sa mort, sans angoisse et sans souffrir physiquement.Ce serait juste humain, non ?
Je connais quelqu’un (de très près !) qui était une jolie jeune femme libre avec un métier artistique passionnant, du talent, une belle réussite, une famille, des amants, et qui s’est trouvée fauchée à à peine 60 ans par un AVC surprise alors qu’elle était en pleine santé et en plein succès professionnel avant une retraite qu’elle souhaitait toujours active.Paralysée, la voilà handicapée condamnée au fauteuil roulant, ne pouvant plus marcher, privée de la possibilité d’exercer encore son métier, sa vocation (locaux inaccessibles). Les mois et les années de rééducation n’apportent aucun progrès.elle doit faire appel à des auxiliaires de vie pour se lever, se coucher, se doucher, pour tout le quotidien.
Elle l’accepte, même si le coût mensuel dépasse le montant de sa retraite.Les angoisse financières commencent.Sa vie se vide de tout sens, de tout intérêt, de toute espérance.
Une 1ère fois elle se suicide.Avec somnifères et alcool. Mauvais choix, En réanimation aux URGences on la ramène à la » vie », c’est à dire au désespoir, brutalement privée de tout mouvement, elle prend énormément de poids. A la sensation de n’être plus devenue qu’un gros tas d’organes tassé sur un fauteuil roulant
Les amis ont beau lui dire :Mais si, tu vas bien, il te reste plein de belles choses à vivre…Un bon film, un bon repas au restaurant,… Un verre avec des amis…Mais de quoi parlent-ils ? C pas ça la vie, ça ne suffit pas à lui donner un sens, un désir de rester là….
Quand tous les désirs sont éteints, quand l’avenir n’est plus que déchéance, Il faut partir, pour laisser aux gens qui vous aiment l’image positive de la personne que vous étiez,mais qui a été défigurée par l’accident. L’image du souvenir, C ce qui compte dans la mémoire des proches. Alors, au moins, leur laisser une image positive de votre vrai MOI, pas de celui qui se désagrège et ne vous ressemble plus. C si important, le souvenir, l’ image ultime… pour ceux qui vous aiment….
Christine
Voir +haut