Face à la demande croissante de la société sud-coréenne de mourir dans la dignité, l’Assemblée nationale sud-coréenne a déposé pour la première fois un projet de loi sur le suicide assisté, une pratique visant à provoquer le décès d’un individu par un médecin.
En vertu de la loi adoptée en 2018 qui interdit l’acharnement thérapeutique, le patient peut décider l’arrêt des traitements pour éviter le prolongement de ses souffrances.
Mais un député du Minjoo, la principale formation de l’opposition, a proposé cette fois un cadre juridique qui dépasse une simple cessation de traitement maintenant un patient en vie. Il définit cette pratique orientée davantage vers les patients qui sont atteints de maladie incurable et souffrent atrocement, et qui offre le droit de mourir dans la dignité, sous assistance d’un médecin.
Selon le projet de loi, le suicide assisté sera autorisé par un comité créé à cette fin, composé d’experts en médecine et en éthique et présidé par le ministre de la Santé et du Bien-être.
Ahn Gyu-baek, l’élu de centre-gauche, a expliqué qu’il serait temps de permettre aux malades sans espoir de récupérer leur souveraineté, d’autant plus que 80 % des adultes sud-coréens seraient favorables à l’euthanasie.
Les nations telles que les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse ainsi que certains Etats américains et canadiens ont légalisé cette pratique. Mais il y a aussi beaucoup d’opposants à cette légalisation. Un exemple : le pape François a ainsi déclaré qu’il faut certainement accompagner les agonisants mais ne jamais les assister dans leur suicide.
A l’instar des recommandations des spécialistes en la matière, il faudrait, au lieu de se pencher sur l’opposition entre les défenseurs et détracteurs de l’euthanasie, mener des consultations sur un cadre juridique et institutionnel qui puisse garantir à tous le droit de mourir dans la dignité.
Source :
« KBS World » 16.06.22