Le Point avait lancé le 24 août un sondage avec une question simpliste et réductrice : Etes-vous pour ou contre l’euthanasie ? Ce sondage a fait réagir
Etes-vous POUR l’euthanasie ?
Non, bien sûr. Qui voudrait tuer un être cher ?
Et pourtant …
Vous avez peut-être déjà dû caresser la tête de votre vieux chat, pendant que le vétérinaire mettait fin à ses souffrances.
Qu’en sera-t-il de VOTRE fin de vie ? Peut-être espérez-vous vous éteindre doucement comme une chandelle ou mourir sur le coup d’une rupture de l’aorte ?
Et sinon …
Si vous avez le soutien de la foi, peut-être pourrez-vous supporter les souffrances d’une longue agonie : certaines souffrances résistent à tout traitement, vous le savez bien.
N’espérez pas entrer en soins palliatifs : chez nous, il n’y a de place que pour un mourant sur 6.
Faites des économies et cherchez dès aujourd’hui le médecin compatissant qui comprendra votre souffrance et accompagnera votre décision d’en finir.
Il se trouve en Belgique ou en Suisse.
Mais encore …
Vous pouviez répondre OUI, à votre corps défendant, à la question simpliste du Point.
Vous pouvez aussi faire savoir aux journalistes, à vos élus, autour de vous que vous souhaitez finir votre vie selon votre choix. Vous exigez qu’un débat législatif approfondi remette la France au niveau de ses voisins hollandais, belges, luxembourgeois, suisses, portugais ou espagnols.
Qu’en cas de besoin, un médecin français ne risque pas la prison pour vous avoir aidé à quitter la prison de votre corps douloureux.
Conclusion :
Aucun débat parlementaire n’a pu voir le jour de façon sérieuse et approfondie sur le sujet de la fin de vie. Il est temps que nos élus prennent en main ce sujet et que les Français puissent choisir la façon dont ils souhaitent mettre fin à leur vie quand elle ne signifie plus rien d’autre qu’un emprisonnement dans un corps douloureux.
La France ne devrait plus être à la traîne de ses voisins européens, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Suisse, Portugal et Espagne qui ont dépénalisé l’aide médicale à mourir sans que cela entraîne plus de révolution que la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse chez nous voici presque un demi-siècle.
Denise Derroja – 31 août 2022