Compte-rendu de la table ronde du 30 novembre à la médiathèque José Cabanis de Toulouse sur le thème de la fin de vie
Organisateur : Brice Torrecillas, professeur, auteur et journaliste
Invités :
Nathalie Andrews co-présidente d’honneur du Choix,
Denis Faïck philosophe, auteur et professeur
Valérie Revol, membre de l’Association « Etre-là ».
Valérie Bernard, biographe hospitalière.
Sylvie Delbosc, infirmière en Soins Palliatifs.
La réunion commence à 18h ; Brice Torrecillas présente les Invités.
Nathalie Andrews explique les objectifs et les projets de l’Association Le Choix, ainsi que la nécessité de changer la loi actuelle dont les carences sont décrites dans le livre des
témoignages du Choix. Elle a remis un exemplaire dédicacé du livre à chaque intervenant. Nécessité pour la France de s’aligner sur les autres pays européens. Les malades
incurables, à n’importe quel stade de leur vie, doivent avoir le choix de pouvoir l’abréger le plus paisiblement possible pour éviter les souffrances intolérables de la fin. Ce choix,Aide
Médicale à Mourir ou suicide assisté, doit pouvoir se faire (si la personne le souhaite) en collaboration avec les Soins palliatifs , par le biais d’une nouvelle loi. Il ne faut pas l’opposer
à cette partie essentielle de la médecine qui doit, au contraire, être développée et accessible à tous. Il s’agit pour l’Association, d’une continuité des soins de fin de vie, selon la volonté exprimée des patients. Importance de rédiger ses Directives anticipées et de nommer des personnes de confiance surtout au cas où une déficience mentale surviendrait à l’avenir.
Une des trois autres personnes, Valérie Revol, est bénévole en Soins palliatifs, membre de l’Association : « Être là ». Elle apporte par ses visites un soutien aux malades en fin de vie
avec une présence bienveillante et une écoute attentive. Elle parle de son expérience et dit son opposition à abréger les derniers jours d’une personne.
Des deux autres, la première, Valérie Bernard, a intégré l’unité des SP comme infirmière puis a eu l’idée de devenir biographe hospitalière. Elle s’étend très longuement et très en
détail sur son rôle personnel et absolument essentiel auprès des personnes en fin de vie : elle propose aux patients qui vont mourir d’écrire leur biographie avec l’aide de
professionnels qui éditeront un livre sur la vie de cette personne avant que celle-ci ne décède. Cette proposition (dont elle ne donne aucune idée du coût ni de sa
propre rémunération) peut leur redonner la joie et l’envie de vivre quelques jours de plus. C’est, dit-elle, une grande consolation et un réconfort immense pour ces
personnes. A ses yeux, Il est donc nécessaire d’accorder un rôle primordial à la biographie hospitalière dans les Soins palliatifs.
L’autre personne, qui remplace au pied levé un médecin des Soins palliatifs du CHU Purpan qui n’a pas pu venir au dernier moment, est infirmière. Elle parle de son
expérience professionnelle en SP, cite quelques cas particuliers qu’elle a rencontrés et dit qu’elle se refuse à « tuer des gens ».
Nathalie explique la différence entre « tuer » et « aider” à bien mourir ceux qui en font la demande et fait remarquer que Le Choix se préoccupe, non seulement de l’écoute
personnelle des patients, mais également de leur apporter un soutien sur tous les plans. Il serait faux de prétendre que seule la façon de mourir est importante dans cette association. La qualité de l’accompagnement initial, de la prise en compte de leurs volontés, de leur vécu et de l’accompagnement jusqu’à la fin est d’une importance capitale.
Denis Faïck parle de la mort, sujet tabou dans notre société contemporaine, alors qu’elle fait partie intégrante de la vie dès la naissance. Il aborde le point de vue philosophique de la fin de vie avec une grande justesse de ton, un point de vue original et intéressant et une grande impartialité. Le public apprécie son intervention à l’unanimité. Il cite André Comte-Sponville et sa « Clé des champs »
La partie « débat avec le public » est perturbée avant même la fin de la partie « intervenants » par une adhérente « d’Ultime Liberté » (association libertaire) qui dénonce agressivement et
bruyamment la nullité de cette table ronde et l’absence de tout dialogue ! Nathalie et l’organisateur parviennent à la calmer. Par la suite UL revendique, par la voix de son
coprésident, le droit au suicide non-violent avec accès à des produits létaux, pour tous, à tout âge et pour n’importe quelle raison.
Nathalie fait remarquer avec une grande politesse, qu’elle croit savoir qu’UL rencontre actuellement des difficultés techniques dans son projet d’aider ses adhérents à obtenir ce qui leur permet de passer à l’acte. Colère du coprésident d’UL !!!
Le calme revient et quelques personnes du public demandent des précisions que Nathalie leur donne avec clarté et concision.
Fin de la réunion à 19h30