Alexandra 48 ans, célibataire, sans enfant
Je suis atteinte d’un cumul de 3 troubles psychiatriques (bipolaire, borderline, stress post traumatique), qui font de ma vie un enfer.
Je souhaite témoigner car cette souffrance-là, des troubles psychiques, n’est vraiment pas du tout prise en compte, alors que pour certains, et j’en fais l’expérience : c’est une torture physique innommable (Coup poignard, lame rasoir dans ventre et le corps en continu), et psychique qu’aucun médicament n’apaise.
J’aimerais tellement faire comprendre, que la douleur est tellement atroce, que ce n’est pas un hasard si beaucoup de personnes qui subissent ces troubles, sont déjà partis de façon tragique, car elles n’avaient d’autres choix. Et pour le coup, ce sont les proches qui subissent un choc.
De mon côté, je souhaite partir de façon saine, en me respectant, et aussi en pensant à mes proches.
Alors, j’ai pris contact avec un médecin belge de Liège, qui a refusé d’emblée ma demande car ils n’acceptent pas les étrangers pour unique raison de troubles psychiatrique.
Mais lorsque je lui ai dit être désespérée car, alors que j’ai eu un cancer du sein en 2018 traité par chimiothérapie et radiothérapie, on vient à nouveau de me détecter un cancer du poumon, et qu’il est hors de question pour moi de repartir dans ces traitements lourds, alors que mon corps souffre déjà le martyre, et qu’il n’y a aucun espoir pour mes troubles psy, identique depuis 25 ans !
De ce fait, je rentre dans les « cases », et c’est insensé de le dire, mais je suis bien « contente » que ce cancer soit apparu. En soi, la seule et unique chose qui me contraint à choisir mon départ anticipé, ce sont mes troubles psy, qui agissent négativement, en plus, sur ma vie sociale, professionnelle et familiale. J’y pense depuis de très longues années à partir sereinement.
J’ai donc rdv vendredi prochain pour mon 1er RDV, je ressens comme un soulagement d’être enfin entendue, respectée. Evidemment j’aurais préféré le faire dans mon pays, mais la France a visiblement un problème pour gérer ces demandes, certes particulières, mais bien réelles. La Belgique est vraiment un bel exemple de compassion, et d’humanité pour moi. D’autant plus qu’elle nous accepte, nous, les Français en demande.
Alors, je poursuis ce chemin un peu compliqué, qui me permettra de partir de façon sereine et douce.
Alexandra
Février 2024