Affirmations des opposants
- Mettre fin à une vie est une pratique trop grave pour que des demandes anticipées puissent s’appliquer.
- Si une personne atteinte d’une maladie de type Alzheimer demande, dans ses directives anticipées, une aide à mourir quand elle ne reconnaitra plus ses proches, et qu’une fois ce stade atteint, elle donne au contraire des signes de démence heureuse ou refuse qu’on lui administre un produit létal, il est inconcevable de tenir compte de ses DA.
Position du Choix
il est vrai que mettre fin à une vie est un acte grave, alors on peut considérer qu’idéalement le patient devrait réitérer sa volonté de mourir juste avant l’acte final.
Mais, si le patient n’est plus en mesure de donner son consentement libre et éclairé, la loi Claeys-Leonetti permet la prise en compte de ses directives anticipées (DA) et sa représentation par une personne de confiance.
Puisque selon cette loi les DA permettent à une personne de refuser des traitements et/ou de demander une sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCJD), l’exclusion des DA pour toute aide à mourir (AàM) constituerait une discrimination et par conséquent, une rupture d’égalité.
Si les DA sont exclues de la loi, un patient ayant fait une demande d’aide à mourir avec les critères requis, ne pourra pas en bénéficier s’il tombe subitement dans un coma irréversible.
Près d’un million de personnes sont concernées par la maladie d’Alzheimer ou autres démences en France. Si elles rédigent des DA, c’est qu’elles veulent leur prise en compte.
Il est tout à fait compréhensible qu’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer éprouve de l’angoisse à l’idée de devenir un corps vivant sans capacité de réfléchir et d’accomplir les gestes du quotidien, sans souvenirs et sans possibilité de reconnaitre ses proches. Dès lors, on peut accepter qu’elle formule dans ses DA son souhait d’une aide à mourir une fois ce stade atteint. Si cela lui est refusé elle sera tentée de demander une aide à mourir plus tôt que nécessaire par peur de perdre son discernement, ce qui est une réalité en Belgique.
Concernant les soi-disant démences heureuses y en a-t-il vraiment et qui peut en décider à part la personne concernée ?
En outre les souhaits exprimés dans les DA peuvent tenir compte du souci que cette personne a de l’impact de son état sur son entourage qu’elle souhaite préserver et ne pas épuiser.
Pour ces raisons nous considérons que les demandes formulées dans les DA devraient être respectées.
Cas
Atteinte d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer, la Canadienne Sandra Demontigny s’est jurée de ne pas finir comme son père, attaché à son lit, dans l’indignité totale. Elle en a fait le combat de sa vie, ou plutôt de sa mort. Son cri du cœur a été entendu parce qu’une aide à mourir par directives anticipées est devenu possible au Québec depuis le 30 octobre 2024.31