Historique des législations internationales

En Europe, l’Aide Médicale à Mourir est dépénalisée dans les pays du Benelux : En Hollande depuis 2001, en Belgique depuis 2002 et au Luxembourg depuis 2009.

Les lois promulguées dans ces trois pays sont très proches et très exigeantes contrairement à ce que prétendent leurs détracteurs. Les indications doivent répondre à trois critères :

– le patient doit être majeur (*) et conscient au moment de sa demande ;

– sa demande doit être formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée, sans pression extérieure ;

– le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et /ou qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.

En Belgique, après l’acte, le médecin doit envoyer un document d’enregistrement à la Commission Fédérale de Contrôle et d’Évaluation.

(*) aux Pays-Bas, un mineur dès l’âge de 12 ans peut faire une demande si son état de santé le justifie. En Belgique, depuis 2014 la loi a été étendue aux mineurs sans limite d’âge à condition que ceux-ci aient une capacité de discernement et la demande doit uniquement porter sur des douleurs physiques pour un enfant en fin de vie.

Même si la demande d’Aide Médicale à Mourir reste faible, en Belgique, 80% des habitants sont pour son maintien car elle permet aux personnes se sachant condamnées de vivre mieux la période qu’il leur reste.

Cette liberté dont bénéficient ces citoyens attire les ressortissants des pays voisins, La France en particulier d’où partent chaque année des dizaines de Français qui espèrent trouver en Belgique, au Luxembourg ou en Suisse une aide qui leur est refusée dans leur pays.

La Suisse a été le premier pays à accepter le Suicide Assisté. Depuis 1942, le code pénal autorise l’assistance médicale ou non-médicale à un suicide dans des circonstances précises. Cette pratique est assurée par cinq associations dont les plus connues sont Exit (uniquement destinée aux citoyens suisses ou résidents) et Dignitas (Cette association accueille tous les patients dont l’état justifie la demande, mais le coût de sa prestation est très élevé, et n’est pas accessible aux personnes à faibles revenus.)

En 1997, la Colombie a dépénalisé l’euthanasie par un arrêt de la Cour Constitutionnelle. En 2015, la loi a été votée et en 2022, l’accès au suicide assisté a été dépénalisé

Aux USA : l’Etat de l’Oregon fut, en 1998, le premier à légaliser le Suicide Assisté lorsque l’espérance de vie est inférieure à six mois, et après avis d’un comité médical. Ont suivi les États de Washington, du Vermont, de Californie, du Montana (décision de justice),  du Colorado, d’Hawaii, du District de Columbia, du New Jersey, du Vermont, de New Mexico et du Maine . Les procédures d’accès peuvent légèrement différer d’un État à l’autre.

Actuellement d’autres États américains discutent de projets de loi semblables, ou ont déjà présenté des propositions de loi.

En 2014, le Québec a voté massivement une loi sur l’Aide Médicale à Mourir, suivi en 2016 par le Parlement du Canada.

En 2016, le Danemark a relancé le débat.

En septembre 2019, la Cour constitutionnelle Italienne a estimé que le Suicide assisté pouvait être jugé licite dans des conditions strictes : consentement de la personne, pathologie d’évolution irréversible, créant des souffrances insoutenables et contrôle des autorités de santé publique. `

Le même mois, la mort volontaire assistée est devenue légale dans l’État de Victoria en Australie.

En février 2020, en Allemagne, la Cour constitutionnelle a censuré la loi de 2015 qui « interdisait l’assistance au suicide par des médecins ou des associations« . « Le droit (de choisir sa mort) inclut la liberté de s’ôter la vie et de demander de l’aide pour le faire », a ajouté le président de la Cour.

Le Portugal  n’a toujours pas de loi sur l’euthanasie puisque le Tribunal Constitutionnel, consulté par le Président de la République, a renvoyé au Parlement par deux fois le texte de la loi  avec une série de critiques, malgré le vote qui avait eu lieu.

Le 18 mars 2021, l’Espagne s’est dotée, a une large majorité, d’ une loi sur l’euthanasie. Cette loi  est entrée en vigueur le 25 juin de la même année.

En Autriche, le suicide assisté est autorisé depuis le 1er janvier 2022 pour les personnes majeures atteintes de maladies incurables ou graves et permanentes. L’assistance au suicide reste difficile à mettre en œuvre et est loin de faire consensus. Les établissements catholiques s’y opposent.

D’autres pays, en Europe ou ailleurs discutent de la fin de vie ou présentent des projets de lois sur le choix de fin de vie, comme en Argentine, en Irlande, en Islande, en Corée du Sud, au Royaume-Uni ou en Écosse où le débat est ouvert.

En Nouvelle-Zélande, la loi sur l’euthanasie et le suicide assisté est entrée en vigueur en novembre 2022.

En Australie , l’aide médicale à mourir est légale dans presque tout le pays en 2024

En Francele 8 avril 2021,grâce à l’action transpartisane de Jean-Louis Touraine, l’article 1 du texte présenté par Olivier Falorni  lors d’une niche parlementaire, a  été  voté  par  240  députés (voir le détail des votes dans le rapport ci-joint). Le dépôt de 4000 amendements par une poignée de députés n’a pas permis d’aller plus avant. En 2024, après les travaux de la Commission citoyenne sur la fin de viele projet de loi sur la fin de vie, modifié et amendé par une commission spéciale, était examiné à partir du 27 mai 2024 à l’Assemblée nationale, mais sa dissolution prononcée le 10 juin a interrompu les travaux.