Dans le cadre de leur cursus, trois élèves en première année de licence de droit à l’UCLy (Université Catholique de Lyon) devaient monter un projet sur un thème libre et qui les touche. Leur choix s’était porté sur l’option intitulée « PPP » Projet Professionnel et Personnel. Ce fut : « La mort assistée en France ».

Elles avaient préparé sérieusement leurs questions et nous avons essayé d’y répondre : Qui nous étions ? Pourquoi notre combat pour cette ultime liberté ?

Nous avons abordé la situation d’aujourd’hui, les insuffisances et les erreurs de la loi Claeys-Leonetti, les évolutions à l’étranger, le refus de nos politiques d’entendre la variété des demandes des patients atteints de maladie grave et incurable.

Nous avons parlé de liberté plus que de dignité, de laïcité aussi. Nous avons évoqué leurs vécus, celui de leurs proches confrontés à la mort.

Bref, nous avons eu un échange d’un bon niveau prouvant, s’il en était encore nécessaire, que les jeunes sont parfaitement conscients des problèmes posés par la fin de vie, une question universelle et finalement transgénérationnelle.

Un bel échange, nous n’oublierons pas ces étudiantes.

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Dans le cadre d’un projet scolaire de l’INSA Lyon (Institut National des Sciences Appliquées de Lyon) des étudiants ont pris contact avec nous pour discuter des différents aspects de la question de la « fin de vie volontaire ». Leur souhait était de mieux connaitre la cause défendue par Le Choix.

Qu’est-ce que le suicide assisté ? Le suicide assisté, ou aide au suicide, est l’acte de fournir un lieu et les moyens nécessaires à une personne qui veut mourir. C’est elle qui fait l’acte, mais en présence d’un membre d’une association. Tel que cela se pratique en Suisse sous le nom de « mort volontaire assistée »

Quelle est votre position sur le suicide assisté ? Le Choix depuis sa création milite pour que chaque Français, se trouvant dans une situation incurable (maladie ou à la suite d’un accident), qui en fera la demande puisse bénéficier soit d’une euthanasie également appelée aide médicale à mourir AMM, soit d’un suicide assisté

Qu’est ce qui a poussé à la création de votre association ? Mmes Marie Godard et Nathalie Debernardi, toutes deux confrontées à des situations dramatiques – pour la première une amie (Anne Bert morte en Belgique), pour l’autre son mari – avaient initié des pétitions ayant reçu plus de 500 000 signatures. Pour être reçues par le CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental), elles ont fondé Le Choix-Citoyens pour une mort choisie en 2018

Que pensez-vous du cas de Vincent Humbert, le jeune pompier de 21 ans. Un cas dramatique, parmi beaucoup d’autres malheureusement en France. Après 9 mois de coma, il s’est réveillé tétraplégique, aveugle et muet… Il voulait une loi autorisant l’euthanasie en France Il a écrit au Président de la République qui s’est défilé. Sa mère l’a aidé à mourir. Ce drame a remis en lumière la nécessité d’une Aide médicale à mourir.

-Si vous pensez qu’il y en a, quelles conditions rendraient le suicide assisté acceptable ou non ? Nous estimons que chaque personne se trouvant dans une situation sans espoir d’amélioration avec des souffrances physiques et/ou psychiques insupportables, devrait avoir la possibilité de demander une aide à mourir, que ce soit une AMM un suicide assisté. Sans que la personne en demande n’ait à attendre d’être dans une phase avancée ou terminale et sans avoir à s’expatrier pour mourir sereinement en Belgique ou en Suisse.

Quel est le rôle du médecin ? Le rôle des médecins est d’accompagner les malades jusqu’à la mort quelle qu’en soit l’issue. Cela devait être leur éthique. Lorsqu’il n’y a plus de traitement curatif à proposer au malade, que celui-ci ne supporte plus les souffrances endurées et qu’il réclame une Aide active à mourir, ce geste est le dernier soin que le médecin peut lui offrir. Mais ceci aurait besoin d’être explicité.

Nathalie Andrews et Denis Labayle – décembre 2024