Nathalie Andrews, coprésidente de Le Choix, a animé cette réunion qui avait pour objet de faire le point sur l’actualité du projet de loi interrompu par la dissolution de l’assemblée, sur les actions entreprises par notre association et sur l’appel à candidature pour le poste de représentant à la délégation de l’Isère.
38 personnes étaient présentes.
La réunion a débuté par un hommage à Marielle Mas, ancienne représentante de l’Isère décédée ce 17 janvier.
Nathalie s’est ensuite attachée à évoquer les différentes raisons pour lesquelles, bien que si près du but, la France ne se soit pas encore dotée d’une loi d’humanité comme nombre de pays voisins.
Selon elle, la France est un pays conservateur où le poids de l’église, tout du moins chez les dirigeant actuels, a une importance certaine, aussi parce que quelques mandarins, tout comme certains services de soins palliatifs, craignent à tort d’y perdre quelque chose. Les structures qui œuvrent dans le secteur de la fin de vie sont emprunts d’une idéologie religieuse et opposent les soins palliatifs à l’aide à mourir qu’ils rejettent.
Pourtant personne ne sera contraint à demander l’aide à mourir.
Dans un pays laïc les convictions religieuses ne doivent pas l’emporter. En effet, la loi du 9 novembre1905 est très claire : « les convictions religieuses sont protégées par l’État mais en retour, les convictions religieuses ne sauraient interférer sur la vie politique ».
Celles du premier ministre actuel ne doivent pas entraver le travail législatif qui avait démarré avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Vouloir scinder en deux le projet de loi, avec la partie soins palliatifs prioritaire, est une façon de retarder la partie aide à mourir. Le Choix y est formellement opposé.
Nathalie insiste sur le fait que c’est le malade qui doit être écouté, que nous sommes propriétaires de notre corps, qu’une loi autorisant l’aide à mourir permettra au médecin de la pratiquer sans risque d’inculpation.
Concernant ce qui existe à l’étranger, Nathalie Andrews fait un panorama assez exhaustif sur les législations en cours d’élaboration ou en vigueur dans différents pays : aux États Unis, en Colombie, en Afrique du Sud, en Allemagne, en Autriche, au Québec, au Danemark, en Nouvelle Zélande, aux Pays-Bas, en Australie, au Pérou, au Royaume- Uni, au Portugal, en Espagne, au Luxembourg, en Italie, en Belgique et en Suisse. Si certains pays n’en sont qu’au tout début d’une législation, ou tentative de législation, les choses bougent. La Belgique, le Québec, la Suisse*, les Pays-Bas, font figure de pionniers avec une législation (*pas de loi en Suisse) très aboutie et très encadrée. Seules la Belgique et la Suisse acceptent des ressortissants étrangers.
Le Choix développe des axes d’action qui vont de l’aide aux personnes avec une assistance pour remplir les directives anticipées, un guide des familles, la constitution d’un vivier de personnes de confiance, à des actions plus politiques en direction des députés : élaboration de livrets guides sur la fin de vie, contacts avec les députés en prévision du projet de loi qui sera débattu, nous l’espérons à l’Assemblée nationale, et propositions d’amendements à ce projet.
Concernant Le Choix en Isère, Nathalie Andrews regrette que la délégation soit en pause à un moment où doivent s’intensifier les pressions auprès des instances gouvernantes. Or le développement de Le Choix en région est un objectif de l’association.
Depuis le départ d’Élisabeth Manfreo fin juin, en fin de mandat, qu’elle n’a pas souhaité renouveler pour des raisons personnelles et familiales, aucun candidat à sa succession ne s’est présenté à la suite de l’appel à candidature.
Un petit groupe d’adhérents qui faisait partie du groupe d’animation propose de poursuivre l’accueil des personnes lors d’une permanence mensuelle et d’animer des ateliers d’aide à la rédaction des directives anticipées.
Nathalie rappelle que ces actions doivent s’intégrer dans un projet global incluant une orientation militante envers les politiques, sous la responsabilité d’un délégué. Elle suggère cependant que l’équipe – tout comme d’autres candidats potentiels – fasse parvenir ses propositions au CA qui donnera son avis. La composition du CA actuel récemment renouvelé, est expliquée en réponse à quelques questions.
Est évoquée également la possibilité de collaboration avec l’antenne locale d’Ultime Liberté à laquelle adhèrent certains adhérents de Le Choix.
En conclusion, Nathalie Andrews rappelle que légaliser l’aide médicale à mourir ne voudra pas dire tuer, mais simplement permettre à certains d’être en accord avec leur volonté, leur subjectivité, les limites qu’ils se sont fixées. Et si d’autres, pour des raisons qui leur sont personnelles, philosophiques ou religieuses, ne veulent pas… personne n’est obligé … mais il faut peut-être cesser d’interdire.
C’est notre vie, notre choix, notre décision !