Non à la mort lente !
Cher(e) ami(e), cher(e) Adhérent(e),
Il y a un droit de vivre et il devrait y avoir un droit de mourir, et le triste sort réservé aux personnes âgées dans des Ehpad durant la pandémie que nous venons de traverser, tout comme les malheureuses affaires récentes relayées par la presse, révèlent que respect et dignité n’ont pas d’âge, même et surtout si nous sommes plus près de la fin que du début de la vie.
Le risque suicidaire augmente avec l’âge, surtout chez les hommes. Le taux de décès est plus important en maisons de retraite. Que ce soit à la maison ou en Ehpad, les modes sont toujours violents et la mort solitaire : pendaison, arme à feu, médicaments, noyade, saut dans le vide, gaz…
D’après les statistiques, en 2016, les taux de suicides chez les aînés étaient de 29,6 pour 100 000 habitants pour les 75-84 ans et de 40.3 pour les 85-94 ans. Déjà, en 2005, un éditorial de la revue Prescrire titrait : « France, une hausse préoccupante du suicide des personnes âgées »
Le suicide chez nos aînés n’est certes pas un appel au secours (stade déjà dépassé), il s’agit bien au contraire d’une décision mûrement réfléchie : la vie est devenue une survie absurde et pénible à laquelle il est temps de mettre fin. Malheureusement, en France, la mort, notre mort, cette seule propriété privée qui devrait être incontestable, nous est justement déniée par manque d’une vraie loi qui nous prive de la garantie du bien mourir !
Nous pensons en particulier aux personnes très âgées qui, chaque année, dans notre pays n’ont d’autre solution que de mal mourir !
En pratique, le phénomène du suicide chez les personnes âgées demande de distinguer les circonstances qui poussent à cet acte : détresse causée par la maladie, la solitude ou la perte d’autonomie, ou décision sereine de partir, avant qu’il ne soit trop tard, en ayant le sentiment d’une vie accomplie.
Cette décision de vouloir partir avant d’être grabataire, est un sentiment intime et légitime d’être parvenu au bout du chemin. Déjà les handicaps nombreux, jalonnent la vie quotidienne d’obstacles qui la transforment en un parcours du combattant.
Parce qu’ils n’entendent plus bien , qu’ils ne voient plus bien ,que les dialogues sont plus lents, personne ne veut prendre leur demande au sérieux , elle gêne , alors ils sont infantilisés et manipulés .Tout l’ordre social et institutionnel se ligue pour les en dissuader et pour qu’ils attendent la fin qu’ils redoutent . Ce refus crée un sentiment d’angoisse qui détruit les dernières occasions de joie .
Quand aurons-nous la garantie du bien mourir ? C’est ce que nombre de nos compatriotes réclament. En France, le cheminement de cette importante question de société ressemble plus à l’allure d’un omnibus qu’à celle d’un TGV ! Espérons, entre autres, que par le biais d’une prise de conscience, d’actions ou de publications, le rythme s’accélère dans l’Hexagone où la dernière mouture de la prétendue loi sur la fin de vie laisse un goût amer de « trop peu » !
Plutôt que de d’écrire une lettre trop longue et de vous lasser, nous vous proposons de découvrir « la ballade des nonagénaires », tout y est dit avec talent et humanité.
Le Collège Décisionnel