Affirmations des opposants
- Les soins palliatifs (SP) peuvent répondre à tous les besoins d’accompagnement de la fin de vie. Donc, si on développait suffisamment les services de SP en France, il n’y aurait aucune raison d’autoriser l’aide à mourir.
- Les moyens techniques existent pour soulager toutes les souffrances.
- La demande d’aide à mourir disparaît dans les services de SP.
Position du Choix
Les soins palliatifs (SP) sont proposés lorsque le corps médical reconnait qu’il n’est plus possible de guérir la personne concernée. Ils ont pour rôle de soulager et accompagner cette personne en (lui) rendant « supportable » sa situation.
Cependant, les SP ne peuvent pas soulager toutes les souffrances donc, même s’il y avait assez de capacité en France, les SP ne répondraient pas à tous les besoins.Au moins 6 organisations sérieuses en France reconnaissent l’existence de souffrances inapaisables : la Société française d’étude et de traitement de la douleur12, l’Académie nationale de médecine13, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE)14, le Conseil économique, social et environnemental (CESE)15, la Commission parlementaire sur l’évaluation de la loi Claeys-Leonetti16, et France Assos Santé17.
Des Français qui ont bénéficié de SP ont choisi malgré tout de partir en Belgique ou en Suisse pour bénéficier de l’aide à mourir.
Une étude en 2013 dans la région de Flandres en Belgique indique qu’environ 70% des personnes qui ont choisi l’euthanasie ont bénéficié de soins palliatifs préalablement. Les SP n’ont donc pas réussi à répondre à toutes leurs souffrances.18
A l’initiative du CHU de Besançon, une étude portant sur les « demandes d’euthanasie et de suicide assisté » a été réalisée dans plusieurs établissements, notamment ceux pratiquant des soins palliatifs. Les données portent sur des patients atteints d’une maladie grave, évoluée et incurable ou d’une altération majeure de l’état de santé liée à l’âge : elles indiquent que la moitié des patients ayant demandé une aide active à mourir ont réitéré leur volonté avec détermination. La motivation derrière la réitération des demandes traduit le désespoir des patients face à leur situation, leurs difficultés à endurer la souffrance, qu’elle soit physique, psychologique, sociale et/ou existentielle. Presque tous ont déclaré avoir des difficultés à gérer leur perte d’autonomie.19
Citations
Dans son avis 139, le Comité consultatif national d’éthique considère que « Les situations des personnes souffrant de maladies graves et incurables provoquant des souffrances réfractaires soulèvent de graves questions éthiques » et que ces souffrances ne peuvent pas être laissées sans réponse.
Académie nationale de médecine, 12 juillet 2023 :
« Il serait inhumain de ne pas répondre à la « désespérance » de certains malades souhaitant abréger leurs souffrances »
Références
12 – SFETD La douleur en questions, 2018. – Retour
13 – Académie nationale de médecine, Avis: « Favoriser une fin de vie digne et apaisée : Répondre à la souffrance inhumaine et protéger les personnes les plus vulnérables » du 27 juin 2023 – Retour
14 – CCNE Avis 139, septembre 2022. – Retour
15 – CESE, avis de mai 2023, intitulé: Fin de vie : faire évoluer la loi ?- Retour
16 – Synthèse des résultats de la Commission parlementaire Évaluation de la loi « Claeys-Leonetti », mars 2023. – Retour
17 – Rapport : La consultation de France Assos Santé sur la fin de vie le 29 juin 2023 – Retour
18 – Etude en Flandre: https://www.ieb-eib.org/fr/actualite/fin-de-vie/euthanasie-et-suicide-assiste/belgique-l-euthanasie-comme-soin-palliatif-1288.html#:~:text=Les%20chercheurs%20du%20Zorg%20rond,m%C3%A9decin%20ne%20provoque%20leur%20mort. – Retour
19 – Évolution des demandes d’euthanasie ou de suicide assisté selon les professionnels de santé»,ELSEVIER, 28 Septembre 2022. https://doi.org/10.1016/j.medpal.2022.09.003 – Retour