Affirmations des opposants

  • L’aide à mourir va à l’encontre des valeurs du soin et de prise en charge qui fondent le modèle français d’accompagnement de la fin de vie.

  • Le rôle d’un soignant est d’accompagner la vie et non d’administrer un produit qui fait mourir.

  • Contrairement aux soins palliatifs, l’aide à mourir ne peut être un soin.

Position du Choix

  • La notion de soin est relative : dans les dictionnaires les définitions vont « d’actions par lesquelles on guérit », à « attention, prévenance, sollicitude ».
    La notion de soin évolue : l’IVG n’était pas un soin il y a quelques décennies, c’est devenu un soin remboursé par l’assurance maladie. Par ailleurs, l’aide à mourir est acceptée en tant que soin dans 6 pays en Europe.

    • Le corps médical en France est loin d’être unanime sur la notion de soin : certains refusent d’aider à mourir, d’autres estiment que l’aide médicale à mourir est le soin ultime qu’on puisse apporter à la personne qui le souhaite (dans certaines conditions).

    • Selon un sondage IFOP d’octobre 2022, 82% des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie. Pourquoi n’auraient-ils pas leur mot à dire à propos de leur conception du soin ?

  • Il n’est pas question d’obliger les médecins considérant que l’AAM n’est pas un soin à la pratiquer (clause de conscience) mais ils ne devraient pas pouvoir empêcher de la pratiquer ceux qui la considèrent comme un soin.

  • Les médecins belges, les médecins québécois admettent qu’une aide active à mourir puisse être demandée dans le cadre de soins palliatifs. Pourquoi ne serait-ce pas possible en France ?

Citations

Docteur Véronique Fournier : « Pour moi le métier de soignant et le métier de médecin en particulier est un métier conduit par le souci de l’autre, par la sollicitude qu’on lui doit. Nous sommes au service de nos patients et non pas de nos convictions. »

Docteur Denis Labayle : « Il est impossible de donner au mot « soin » une définition intangible et immuable. L’histoire prouve que sa définition change avec le temps, avec l’évolution de la société. Demain, je suis persuadé qu’en France une grande partie des médecins fera comme les médecins belges et hollandais à partir du moment où le législateur dépénalisera l’AAM. C’est au malade de définir ce qu’est un soin pour lui »