L’aide active à mourir va-t-elle à l’encontre de la dignité humaine ?

Il existe plusieurs conceptions de la dignité :

• • Une selon laquelle la vie humaine aurait une valeur absolue à laquelle on ne devrait jamais porter atteinte. Les autorités religieuses et l’Ordre des médecins en France y souscrivent. Il s’agit d’une conception idéologique qui confond le droit à la vie, qui est bien établi, et le devoir de vivre quelques soient les circonstances, qui est injustifié. La Cour Européenne des Droits de l’Homme ne commet pas cette erreur et juge l’euthanasie conforme à la Convention européenne des Droits de l’Homme, tant qu’elle est accompagnée de contrôles permettant d’éviter les abus.

  • Une autre conception de la dignité est le respect dû à une personne qui s’exprime par la reconnaissance et la prise en compte de ses valeurs et convictions personnelles, notamment ses choix personnels en fin de vie. Le sentiment d’indignité apparaît quand ces valeurs ne sont pas reconnues.

  • Une troisième conception concerne la perception de l’individu sur son propre état physique et mental. Le sentiment de mener une vie indigne naît souvent lorsque la personne souffre physiquement et/ou psychiquement, que sa perte d’autonomie l’oblige à dépendre entièrement des autres pour faire les choses les plus basiques de la vie, comme se laver, se nourrir, faire ses besoins… et qu’il lui devient impossible d’agir conformément à son propre sens de la vie.

Il est évident que l’écrasante majorité des citoyens n’adhère pas à la conception des opposants, selon laquelle la vie humaine a une valeur absolue ou intrinsèque, parce depuis 20 ans au moins 80% sont en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté.