Affirmations des opposants

  • C’est au malade de s’auto-administrer le produit létal car il doit en porter l’entière responsabilité.
  • Le suicide assisté évite qu’un médecin enfreigne le serment d’Hippocrate en administrant le produit létal (euthanasie).

Position du Choix

  • Il existe des malades qui souffrent terriblement et ne sont pas capables de s’auto-administrer le produit létal, notamment ceux qui souffrent d’une paralysie totale du corps. Les exclure d’une aide à mourir créerait une injustice par rapport à ceux qui peuvent accomplir le geste. Il faut donc permettre au minimum une exception d’euthanasie pour de tels cas.
    Le Choix est convaincu qu’il faille aller plus loin que l’exception d’euthanasie, en permettant au patient de choisir entre le suicide assisté et l’euthanasie, pour plusieurs raisons :

    • Certains patients, craignant de ne plus pouvoir s’auto-administrer le produit létal à terme du fait de l’évolution de leur maladie, seraient acculés à avancer la date de leur mort : on les pousse en réalité à un suicide assisté anticipé au lieu de leur permettre de vivre leur vie jusqu’au terme de leur choix !
    • Les citoyens préfèrent avoir le choix entre le suicide assisté et l’euthanasie, au lieu d’une exception d’euthanasie : les 184 participants à la convention citoyenne sur la fin de vie ont voté à 76% en faveur des deux possibilités (40% pour le choix et 28% pour l’exception d’euthanasie)28 ; en Belgique presque 100% des patients qui demandent une aide à mourir choisissent l’euthanasie.

    Il est fallacieux de faire une distinction entre le suicide assisté et l’euthanasie car l’intention de la mort est toujours celle du patient. En pratiquant l’euthanasie le médecin aide le patient à accomplir son souhait à mourir et le patient porte la responsabilité de son choix. La seule responsabilité du médecin est de s’assurer que les critères définis par la loi pour accéder à l’aide à mourir soient respectés.

    • Comme indiqué précédemment (Question 1) le serment d’Hippocrate a toujours évolué avec la législation.

    Comme pour l’IVG, un médecin qui refuse de pratiquer une aide à mourir peut faire valoir une clause de conscience.

Citations

Docteur Denis Labayle : « Si le malade est dans une situation terminale […] c’est lui qui doit décider, être maître de sa décision. Le médecin doit être là pour l’accompagner, c’est son rôle, le médecin doit être là de la naissance à la mort […] Là nous sommes dans le domaine de la compassion. » 29

Corinne Van Oost, médecin catholique en soins palliatifs en Belgique :

« Une société qui admet l’euthanasie est une société qui a gagné en humanité » 30

Références

28Convention citoyenne sur la fin de vie, Rapport final avril 2023, pages 53 & 54. Retour

29 – Denis Labayle Le médecin, la liberté et la mort. Editeur : Plon Retour

30 – L’OBS du 16 au 22 mars p34-35 Retour