Invité par la délégation » Isère le Choix » à la réunion publique du 4 octobre, Denis Labayle a pu, nous l’espérons, convaincre un auditoire de presque soixante-dix personnes de l’urgence d’une nouvelle loi donnant au citoyen la liberté de choisir sa fin de vie.
Après avoir retracé brièvement l’itinéraire personnel et professionnel qui l’a conduit à s’engager activement dans ce combat, Denis Labayle a repris et commenté les principaux chapitres de son livre « Le médecin, la liberté et la mort « avec un argumentaire puissant, illustré par des anecdotes vécues teintées souvent d’humour.
Il a identifié ainsi les principaux obstacles au changement dans une France où « il y a beaucoup de conservatisme » : le monde médical, le monde politique et le monde religieux.
Il s’agit selon lui d’un problème éthique de fond : défendre la vie coûte que coûte ou lutter contre la souffrance quitte à abréger la vie.
Dans sa pratique il a été confronté à la variété des désirs et demandes des personnes en fin de vie et insiste sur le fait que c’est le patient qui doit reprendre le pouvoir, le citoyen qui doit être responsable de son choix jusqu’à la fin. La société doit protéger le médecin et faire une loi qui soit applicable.
En tant que coprésident jusque fin novembre prochain de l’association « Le Choix, citoyens pour une mort choisie » il a indiqué clairement ce que veut l’association : des soins palliatifs compléments de l’aide médicale à mourir, une formation pour tous les médecins à la fin de vie, une sédation profonde et continue brève et sans souffrance, une aide active à mourir (aide médicale et suicide assisté). C’est au patient de choisir.
Concernant l’actualité récente, la mise en place d’une convention citoyenne, la proposition de loi Falorni, il exprime quelques doutes sur le résultat des débats. Le Choix est en désaccord sur trois conditions exigées : le stade avancé de la maladie (que signifie en effet « avancé » ), les douleurs incontrôlables (le niveau doit être déterminé par le patient) et la nécessité de trois médecins pour assurer la collégialité (deux comme en Belgique seraient suffisants).
Des 5 propositions de loi déposées, celle de la sénatrice Marie Pierre de La Gontrie est la plus proche des revendications de Choix.
Denis Labayle a ensuite répondu aux questions et préoccupations de l’auditoire qui portaient surtout sur les directives anticipées, les insuffisances de la loi actuelle, notamment la sédation profonde et continue, les moyens d’action.
D’après les réactions exprimées en fin de séance, le public s’est montré intéressé et très satisfait.