Elio Di Rupo (député européen PS) dénonce les propos “ahurissants et déconnectés de la réalité” de François Bayrou sur l’euthanasie en Belgique: “Une contre-vérité choquante”
28-01-25, Belga, extrait de l’article « 7sur7.be »
Lors d’une longue interview accordée à la chaîne LCI lundi soir, François Bayrou a abordé le sujet de la fin de vie. Une loi est en préparation en France pour permettre d’introduire une “aide à mourir” dans l’Hexagone, mais la décision de scinder la loi en deux — d’un côté les soins palliatifs, de l’autre l’euthanasie — fait craindre un affaiblissement du texte.
Sur le plateau de LCI, le journaliste a cité l’exemple de la Belgique, qui a dépénalisé l’euthanasie en 2002. Le droit belge autorise et encadre depuis 2014 l’euthanasie des mineurs dans une situation médicale sans issue. L’exemple suisse a également été évoqué, puisque le pays admet le suicide assisté.
François Bayrou a affirmé en direct: “Vous parliez de la Belgique. On a apporté cette aide à mourir à des adolescents simplement parce qu’ils étaient mal dans leur peau.”
“Ceux qui disent ‘c’est mon droit de choisir de mourir’, ils ont le droit de le dire. Ceux qui disent ‘attention, je vois là des risques’, ils ont le droit de le penser”, a-t-il poursuivi.
“Les propos tenus hier soir par François Bayrou sur l’euthanasie en Belgique sont ahurissants et déconnectés de la réalité”, a rétorqué Elio Di Rupo, qui est membre de la commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen. Selon lui, les affirmations de M. Bayrou sont “une contre-vérité choquante et méprisante pour les soignants qui appliquent cette loi avec rigueur et humanité.”
L’euthanasie des mineurs encadrée de manière stricte
L’ancien Premier ministre belge rappelle que l’euthanasie des mineurs en Belgique est encadrée de manière stricte. “Elle ne concerne que les cas de souffrances physiques constantes et insupportables, liées à une maladie grave et incurable, avec un décès attendu à brève échéance”, explique-t-il. De plus, le mineur doit être capable de discernement. Cette capacité doit être évaluée par un pédopsychiatre ou un psychologue, et le consentement des parents est nécessaire.
“La Belgique a fait le choix du progrès avec une loi juste et responsable. Mais face à la montée des conservatismes et aux discours déformants, le combat pour garantir à chacun le droit de mettre fin à ses souffrances sans issues dans la dignité reste plus que jamais essentiel”, souligne le socialiste.
Le député européen belge n’est pas le seul à avoir réagi aux propos du Premier ministre français.
“Quelle honte que François Bayrou puisse manipuler le débat sur le sujet de la fin de vie en donnant un exemple ahurissant lié à la trisomie et en déclarant que l’euthanasie est autorisée en Belgique pour ‘un adolescent simplement mal dans sa peau’”, a de son côté dénoncé Jonathan Denis, président de l’Association française pour le droit de mourir dans la dignité.
“Comment un Premier ministre peut-il mentir à ce point? Dire autant de mensonges sur la fin de vie en Belgique!!! À ce niveau de responsabilités, c’est très grave et inquiétant!”, s’est emporté Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris.
PARTICULIÈREMENT odieuse cette intervention du ministre à l’encontre de ce pays, la Belgique, qui exerce cet acte de compassion ,D’HUMANITÉ , dans le cadre légal établi , et le plus grand respect pour les patients et pour les soignants…et qui accepte d’aider les patients français face à l’hypocrisie de leur Etat…
Nous partageons votre sentiment, voir l’Infolettre 67 ! Quand nos dirigeants se souviendront-ils de la devise « Liberté,Egalité,Fraternité » …
Merci aux médecins belges et aux associations suisses qui font preuve d’humanité !
Honte aux menteurs, aux manipulateurs de la vérité. Les convictions religieuses sont à mettre de côté dans ce débat. Elles pourront être respectées, dans le cadre d’une loi, qui n’imposera rien à personne.
L’État et l’Église doivent être séparées.
La loi du 9 novembre 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat est claire, il y est notamment précisé : « les convictions religieuses sont protégées par l’Etat mais en retour, les convictions religieuses ne sauraient interférer sur la vie politique ».
En quelques mois, la Belgique a fait l’objet de deux attaques de ses lois
-par un chef d’Etat et d’église qualifiant les médecins belges pratiquant l’avortement -dépénalisé depuis 1990- de « tueurs à gages »
-par les propos diffamatoires d’un premier ministre -catholique pratiquant- sur la loi concernant l’euthanasie.
Ceci dénote des milieux conservateurs et catholiques de remettre sans cesse en question ce qui a pourtant été légalisé au nom du progrès de l’humanité, pour le bien de toutes et de tous.
Il y a comme une ombre sur nos démocraties et particulièrement sur la France de la Liberté, Egalité, Fraternité.
Bonjour,
Malheureusement ces attaques et ces mensonges ne sont pas nouveaux, Leonetti en a dit quelqu’uns à son époque et en 2013 des médecins belges avaient envoyé une lettre ouverte au COMITÉ CONSULTATIF NATIONAL D’ÉTHIQUE…
Monsieur Bayrou semble méconnaître ce qui est précisé dans la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat « « les convictions religieuses sont protégées par l’Etat mais en retour, les convictions religieuses ne sauraient interférer sur la vie politique ».
Décidément, les présidents et 1ers ministres français ne semblent pas briller par le courage !
Et ce n’est pas nouveau malheureusement !
Dommage que nos politiciens ne fassent pas autant de zèle pour prendre les mesures nécessaires à protéger la santé ,de tous leurs concitoyens : par exemple retirer tous les produits toxiques du marché , ils font pire ils demandent et soutiennent la remise en circulation de ceux qui ont été retirés
Et surtout stop aux fausses infos ,aux leçons de morale et d’éthique
Le choix de l’aide à la mort est un choix personnel qui ne demande pas la bénédiction des élus de la république laïque mais une loi d’encadrement , le reste est pas de leur ressort
Légiférer sur le choix de fin de vie est indispensable si nous ne voulons pas être à la traine et que nos malades continuent – pour ceux qui le peuvent – à s’expatrier pour bien mourir. les autres sujets évoqués par vous sont importants également.