« Il s’agit de dignité. C’est une question de liberté. Je pars en paix ».
Paroles du prêtre Ernst Ellinger qui a choisi le suicide assisté ainsi que la loi autrichienne le lui permettait
Depuis 2021, la loi autorise le suicide assisté par voie médicamenteuse et son accès est strictement réglementé. Le pasteur Ernst Ellinger, à la retraite était gravement malade. Extrait de l’entretien accordé au « Tiroler Tageszeintung » :
Monsieur Ellinger, comment allez-vous ?
Ernst Ellinger : « Au fond, très mal ; toute ma vie j’ai eu à cœur d’être parmi les gens, d’effectuer bien mon travail de prêtre. Maintenant, je ne peux même plus faire de bons mouvements sans l’aide d’autres personnes. On ne peut pas imaginer ce que c’est d’être gravement malade. On ne le sait que lorsqu’on est lui-même touché et dans cette situation. Les jours deviennent interminables, on ne fait qu’attendre la mort. Les autres ne peuvent rien changer à cette situation, j’ai des parents qui viennent me voir et s’occupent de moi. Ils ne peuvent rien changer à ma situation, personne ne peut le faire, j’aimerais vivre plus longtemps, mais pas dans un tel état. Depuis que je sais qu’on m’aide à mourir, je me sens mieux et je suis reconnaissant d’être bien accompagné. »
Sur le plan médical, le patient de 87 ans souffre de polypathlogies et son état de santé s’est détérioré à la suite d’un accident vasculaire cérébral il y a un an. Il ne peut dormir qu’avec des médicaments. Les gens ont connu ce natif de Kirchbichler comme aumônier dans des cliniques et des paroisses dans plusieurs états fédéraux. Il était considéré comme un prêtre progressiste qui, dans le cadre de l’initiative des pasteurs, s’est engagé pour l’abolition du célibat. C’était aussi un prédicateur passionné. Il y a un peu plus de dix ans, en tant que « petit curé de campagne », il a même brièvement attiré l’attention du public parce qu’il avait prêché contre le FPÖ…Il fut transféré et à la retraite depuis 2008. Avant de tomber malade, il a toujours été remplaçant dans différentes paroisses comme aide temporaire lorsqu’un pasteur était malade par exemple.
Pourquoi les soins palliatifs ne sont-ils pas une option pour vous?
« Ce n’est pas une option parce que, humainement parlant, je ne peux plus participer à la vie sociale comme je le souhaite. Je suis gravement malade et ne peux pas quitter mon logement sans aide extérieure. Ma vie se déroule entre les médecins, l’hôpital et mon domicile, ce qui pourrait durer plus longtemps parce que j’ai encore de la sève. Je ne veux pas vivre comme ça, et c’est moi qui décide.
Les idéologies et la technique ne doivent pas conduire à ce que les gens ne soient pas libres de pouvoir décider quand cela suffit. »
Ernst Ellinger est mort en novembre 2024
source : Tiroler Tageszeintung