Le 9 novembre 2023 a eu lieu dans le salon d’honneur de la mairie de Fontainebleau un débat sur la fin de vie en vue des débats parlementaires annoncés par le Gouvernement pour 2024. Cette rencontre a été organisée par Frédéric Valletoux, député de la circonscription qui avait pour l’occasion invité :
– Le Professeur Régis Aubry, membre du Conseil consultatif national d’Ethique et chef du pôle autonomie-handicap au CHRU de Besançon.
– Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du journal La Croix,
– Le Professeur Jean-Louis Touraine, ancien député et ancien vice-président de la FHF.
Géraldine Moreau, une de nos adhérentes était présente pour faire entendre la voix du Choix. Voici son compte-rendu détaillé :
» Chaque intervenant invité a présenté son point de vue, d’abord Mme de Gaulwyn puis le professeur Régis Aubry et enfin le Pr Jean Louis Touraine.
J’ai retenu que l’exposé du Professeur Aubry fut long mais sa diction un peu basse a nui à l’attention que j’ai pu porter à ses arguments qui pourtant m’ont paru faire preuve de beaucoup de nuances.
Le Pr Jean Louis Touraine s’est démarqué par une diction claire, énergique et un discours très concret qui a davantage retenu mon attention. Il a évoqué les progrès constants de la médecine qui nous obligent à remettre en question la fin de vie qui est de plus en plus tardive. Concernant la demande d’euthanasie, il a fait remarquer, chiffres à l’appui, que lorsque la loi l’autorise, les personnes ayant fait cette demande se sentent soulagées par le simple fait qu’elle leur soit accordée légalement. Il a été observé alors qu’une proportion d’entre elles reportaient ensuite leur demande et finissaient par mourir naturellement avant que l’euthanasie ne soit pratiquée. En fait, la proportion des personnes ayant maintenu et obtenu leur demande d’euthanasie est infime. D’où l’intérêt de légaliser. Il n’y a pas de risques d’abus.
Il a bien sûr été fortement question des conditions précaires qui encadrent la fin de vie dans le milieu hospitalier et qu’il serait essentiel de pouvoir assurer de meilleures offres de soins palliatifs.
Les auditeurs ont pu ensuite avoir la parole pour exprimer leurs opinions même si certaines remettaient en cause ces demandes d’euthanasie mais le dialogue est toujours resté courtois. Une seule personne a fait remarquer que la légalisation aurait aussi un avantage non négligeable en permettant à tous, d’accéder à l’euthanasie sans avoir à s’expatrier et donc en donnant aussi cette liberté à ceux qui n’en n’ont pas les moyens.
Les détails ayant trait aux méthodes d’euthanasie et suicide assisté n’ont pas du tout été évoqués. Peut-être et même sans doute faute de temps. »