Denis Labayle, à la suite de son intervention sur RTL du 27 mai, a reçu de nombreux témoignages.
Voici la lettre émouvante que lui a envoyée un collègue médecin qu’il a connu au cours de ses études.
Bonjour Denis
Je vais te tutoyer car nous nous sommes connus à Jussieu en année préparatoire à la fac de médecine.
Ça remonte à loin…
J’ai suivi ton parcours.
J’ai choisi la pédiatrie, que j’exerce encore à mi-temps.Mais ce n’est pas le sujet.
Je viens de t’entendre sur RTL, parler très humainement de la fin de vie, et je t’en remercie pour ce que tu as dit, pour tous les humains souffrant qui espèrent le meilleur soulagement possible ; pour avoir dénoncé cette hypocrisie « médicale » et « ordinale » qui règne depuis trop de temps.
J’ai « euthanasié » ma mère dans les années 80. Elle était, à 57 ans, atteinte d’un cancer du colon métastasé et inopérable.
Hospitalisée dans un mouroir indécent, elle m’a un jour dit: » vous n’allez-pas me laisser comme ça ! »
J’ai compris.
Et j’ai agi.
Je suis allez voir le médecin responsable qui m’a dit : La médecine est là pour faire vivre; non à faire mourir ! Il a quand même accepté de me donner les médicaments que je lui demandais ( chlorure de potassium, barbituriques) et j’ai obtenu l’autorisation qu’un infirmier pose une perfusion.
J’ai réuni le jour prévu la famille ( sa sœur et ses 3 enfants) et j’ai injecté.
En écrivant ces lignes je ne peux m’empêcher de pleurer. Même si longtemps après !
On ne sort pas indemne de donner la mort, jamais !
Mais c’était son choix de ne pas terminer dans la déchéance.
Et c’était mon droit en tant que fils et médecin de respecter son ultime et si respectable liberté.Je te soutiens dans ton combat
On ne demande pas à naître
On a le droit de réclamer l’arrêt des souffrances de la vie !
Très cordialement et avec mon bon souvenir ancien
Bien à toiDr Thierry Marck
pédiatre