Le 20 juin 2025 Par AFP
Le débat sur la fin de vie refait surface au Royaume-Uni, avec un vote crucial qui pourrait marquer un tournant historique.
Les députés britanniques s’apprêtent à se prononcer une seconde fois sur un projet de loi visant à autoriser l’aide médicale à mourir. Ce texte, déjà amendé après un premier vote serré en novembre, suscite toujours des passions entre partisans et opposants. S’il est adopté, il poursuivra son parcours législatif devant la Chambre des lords. En cas de rejet, cette réforme, portée depuis dix ans, pourrait être définitivement enterrée.
Le dispositif proposé concerne uniquement les adultes en phase terminale, avec une espérance de vie inférieure à six mois, et capables d’administrer eux-mêmes le produit létal. Plusieurs modifications ont été introduites depuis la première lecture, notamment la création d’un comité d’experts chargé de valider les demandes, en lieu et place d’un juge. Les professionnels de santé pourront également refuser de participer à la procédure, tandis que toute publicité sur le sujet sera interdite.
Les défenseurs du texte mettent en avant le droit à une mort digne pour les patients souffrant de maladies incurables. À l’inverse, les détracteurs craignent des pressions sur les personnes vulnérables, notamment celles en situation de handicap ou atteintes de troubles psychiques. Le vote s’annonce incertain, certains élus ayant changé d’avis depuis le dernier scrutin.
Si la loi est finalement adoptée, sa mise en œuvre prendra plusieurs années. Les estimations prévoient entre 160 et 640 cas la première année, avec une augmentation progressive pouvant atteindre 4 500 décès assistés annuellement après une décennie. Actuellement, l’aide active à mourir est passible de 14 ans de prison en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. L’Écosse et l’Île de Man ont déjà engagé des réformes similaires, ouvrant la voie à un possible changement au niveau national.