Le Barreau du Québec a choisi de déléguer, comme témoin au comité sénatorial qui étudie C-7, Me Jean-Pierre Ménard, l’avocat qui a plaidé, et gagné, la cause de Jean Truchon et Nicole Gladu.
Mardi matin, Me Ménard a répété, une fois de plus, qu’à son avis, C-7 ne corrige pas la loi comme l’impose le jugement Truchon.
Le projet de loi supprime la disposition selon laquelle seuls ceux dont la mort naturelle est « raisonnablement prévisible » ont le droit de demander une aide médicale à mourir. Cependant, il met en place deux voies d’admissibilité à cette aide : l’une qui permettrait aux personnes proches de la mort de recevoir l’aide médicale à mourir, l’autre imposant des critères plus restrictifs aux personnes qui n’en sont pas là.
« Le Barreau du Québec trouve [ça] inacceptable […] parce qu’on crée comme ça deux catégories de citoyens. […] Ce n’était pas l’esprit du jugement Truchon », a argué Me Ménard.
« Il n’est qu’une question de temps avant que le critère du déclin avancé et irréversible des capacités ne soit lui aussi considéré inconstitutionnel par nos tribunaux », a renchéri sa collègue Marie-Nancy Paquet, au nom du Barreau du Québec.
Les parlementaires doivent adopter C-7 avant le 26 février, date à laquelle le jugement Truchon prendra effet.
Les sénateurs signalent déjà leur désir d’amender le texte adopté par les Communes.
Lundi, le ministre fédéral de la Justice David Lametti a plaidé, devant le comité sénatorial, pour que le projet de loi, si amendé, soit renvoyé rapidement aux députés afin que l’exercice puisse se terminer avant la date butoir.
Source :
« La Presse Canadienne » par Linda Dib – 02.02.21