Seulement une personne sur 10 dans le monde, ayant besoin de soins palliatifs, les reçoit. C’est le constat fait par l’Organisation Mondiale de la Santé. Dans un communiqué publié, hier, l’agence Onusienne souligne que la demande mondiale de soins pour les personnes atteintes de maladies potentiellement mortelles continuera de croître, à mesure que les populations vieillissent et que le fardeau des maladies non transmissibles augmente. Elle indique que la prestation de soins palliatifs dans la plupart des pays est en déphasage avec les besoins. Chaque année, on estime que plus de 56,8 millions de personnes dont 25,7 millions au cours de la dernière année de vie, ont besoin de soins palliatifs. En plus, 78 % de ces personnes vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Selon le Directeur général de l’OMS, Docteur Adhanom Ghebreyesus Tedros, la Covid-19 a mis en évidence la nécessité de soins palliatifs dans tous les endroits, tous les milieux pour soulager les souffrances en fin de vie. ‘’La pandémie nous rappelle également la nécessité pour tous les professionnels de la santé d’avoir une certaine formation sur l’approche des soins palliatifs. La demande de services palliatifs dépasse ce qui peut être fourni par les seules équipes de spécialistes. Les soins palliatifs améliorent la vie des patients et de leurs familles qui font face aux défis associés à une maladie potentiellement mortelle’’.
Pour lui, des soins palliatifs optimaux dans les pays exigent entre autres un environnement politique favorable, des communautés responsabilisées, la recherche sur les soins palliatifs, l’accès aux médicaments essentiels. Il faut aussi des systèmes d’éducation et de formation solides pour les travailleurs et une attention à la qualité des services de soins palliatifs. ‘’Les soins palliatifs sont un droit humain et un impératif moral de tous les systèmes de santé. D’ici 2060, le besoin de soins palliatifs devrait presque doubler. Le monde a donc besoin d’une action urgente et concertée pour intensifier l’accès à des services de soins palliatifs de qualité’’, fait-il savoir.
L’OMS débloque deux nouvelles ressources pour aider les pays
Pour répondre à ce besoin, l’OMS débloque deux nouvelles ressources pour aider les pays à évaluer le développement des soins palliatifs et à améliorer la qualité des services. Les deux ressources sont disponibles avant la Journée mondiale des soins palliatifs et des soins palliatifs, le 9 octobre 2021. Elles comprennent un rapport technique de l’OMS fournissant un ensemble solide et applicable à l’échelle mondiale d’indicateurs de soins palliatifs pour les pays. Ces indicateurs, renseigne le texte, peuvent être utilisés pour évaluer et surveiller la prestation de services de soins dans les pays du monde entier.
Le rapport vise à créer un consensus mondial sur les indicateurs permettant de mesurer le développement des soins palliatifs. D’ailleurs, leur utilisation fournira des données fiables pour soutenir la prise de décisions en éclairant les priorités en matière de santé et l’affectation des ressources. La deuxième ressource est une note technique sur la qualité des services de santé et des soins palliatifs. Elle examine les approches pratiques et les ressources à l’appui des politiques, des stratégies et des pratiques. Le mémoire guidera les mesures prises au niveau national, dans les districts et au point de service afin d’améliorer la qualité des services de soins palliatifs.
Selon le directeur général de l’OMS, Docteur Tedros, à ce jour, le suivi de l’existence et de la maturité des services de soins palliatifs a été le plus souvent effectué en évaluant la consommation d’analgésiques opioïdes. ‘’Bien que les opioïdes soient essentiels au soulagement de la douleur, ils ne sont qu’un élément essentiel au développement de services de soins palliatifs optimaux. À l’échelle mondiale, l’harmonisation des données entre les pays donne une image plus claire des besoins et des défis mondiaux en matière de soins palliatifs, comme l’inégalité. La mesure est également un point de départ pour identifier les réussites et apprendre des pays afin de concevoir des stratégies d’amélioration efficaces pour une application dans d’autres contextes’’, explique-t-il.
A son avis, les indicateurs aideront tous ceux qui travaillent dans le milieu des soins palliatifs à identifier les mesures concrètes qui peuvent être envisagées par les pays. Cela permettra d’élargir l’accès à des soins palliatifs de qualité pour ceux qui en ont besoin.
Source :
« Enquête+ » – Viviane Diatta – 07.10.21