En avril 2021, l’Assemblée nationale a déjà débattu du sujet dans un contexte houleux.
Une « convention citoyenne »pour trancher le débat sur la fin de vie. Jeudi, lors de la conférence de presse de présentation de son programme, le président de la République a annoncé qu’il opterait pour une consultation s’il était réélu.
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Emmanuel Macron a ouvert la voie à une possible évolution de la loi en indiquant que les conclusions de cette convention seraient soumises «à la représentation nationale ou au peuple». À eux de faire ou non le choix «d’aller au bout du chemin qui sera préconisé».
Une proposition déjà débattue
Sans détailler ses convictions, il a cependant salué la loi Claeys-Leonetti et jugé que la possibilité de laisser des directives anticipées sur sa fin de vie n’était pas assez connue. «Sur ce sujet, je souhaite que nous puissions avancer de manière apaisée», a-t-il fait valoir.
En avril 2021, l’Assemblée nationale a déjà débattu du sujet dans un contexte houleux. Une proposition de loi légalisant l’euthanasie, portée par le député Olivier Falorni (Libertés et Territoires), a été approuvée sur le principe par 240 élus. Mais son examen n’avait pas abouti alors que 3005 amendements avaient été déposés sur le texte et que le gouvernement s’était montré réticent à légiférer sur ce sujet sensible en pleine crise sanitaire.
Depuis, le thème de la fin de vie est attendu comme un des grands débats de société des présidentielles. Parmi les candidats, Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés à modifier la loi actuelle qui interdit l’euthanasie et le suicide assisté. En parallèle, les médecins de soins palliatifs estiment que la légalisation de l’euthanasie n’ouvrirait «pas seulement un droit à quelques-uns» mais «changerait irrémédiablement la manière dont toute notre société considère la mort.» Après la conférence d’Emmanuel Macron, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) a immédiatement réagi sur les réseaux sociaux : «Depuis 20 ans, les Français sont sollicités sur le sujet de la fin de vie. Comme eux, les députés sont majoritairement favorables à l’aide active à mourir. Une nouvelle convention citoyenne ? De la perte de temps. Mais nous y sommes prêts. Les Français sont prêts».
Un avis du CCNE (Comité national consultatif d’éthique) est également attendu sur ce thème. En 2018, dans le cadre des États Généraux de la bioéthique, l’instance avait conclu qu’il n’était pas nécessaire de modifier la loi existante qui permet une «sédation profonde et continue jusqu’au décès» pour les malades incurables dont le pronostic vital est engagé «à court terme». «Pour qui a participé aux états généraux de la bioéthique, cette convention citoyenne ne dit rien qui vaille, a commenté Tugdual Derville, délégué général de l’association pro-vie Alliance Vita. Ce fut un simulacre de participation. À l’arrivée, le président a tranché, sur des critères politiciens, plutôt qu’en faveur de la protection des plus fragiles».
En 2013, une conférence citoyenne, constituée d’un panel de 18 personnes et mise en place par le CCNE, s’était par ailleurs déjà prononcée en faveur du suicide assisté et d’une exception d’euthanasie.
Source :
« le Figaro Société » – Agnès Leclair – 18.03.22
N.B. Le Choix a écrit à tous les candidats à l’élection présidentielle…les premières réponses ne sont pas encourageantes