Le président de l’Assemblée nationale et soutien du président sortant, Richard Ferrand, a affirmé sur France Info le 11 avril que « le droit de mourir dans la dignité » serait la grande réforme sociétale d’un second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Sur la fin de vie et l’euthanasie, le positionnement du candidat Emmanuel Macron se précise. Interrogé lundi 11 avril sur France Info, le président de l’Assemblée nationale et soutien du président sortant qualifié au second tour, Richard Ferrand, a affirmé que le « droit de mourir dans la dignité » serait la grande réforme de société d’un second quinquennat d’Emmanuel Macron. « Le président-candidat a dit qu’il souhaitait qu’une convention citoyenne soit organisée autour de ce sujet pour que l’on trouve, en France, l’organisation qui puisse répondre à ce sujet douloureux, intime ». Les mots de Richard Ferrand sont tout sauf anodins : l’expression « droit de mourir dans la dignité » est idéologiquement marquée et utilisée couramment par les partisans de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, à l’instar de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), fer de lance de ce combat en France.
Un flou savamment entretenu
Emmanuel Macron avait entretenu un certain flou sur son positionnement jusqu’à présent, se cachant derrière l’organisation de cette convention citoyenne. « Sur l’euthanasie, j’ai rappelé que j’étais pour l’application de la loi et la réduction des souffrances, affirmait-il dans un livre-entretien avec Samuel Pruvot, rédacteur en chef à Famille Chrétienne, paru le 10 mars. Faut-il aller plus loin ? Je crois pour tout dire que ce sujet intime, qui touche chacun de nous, est de nature civilisationnelle et donc, que cela mérite un débat très large, que les responsables politiques ne doivent pas capturer. »
Le 17 mars, lors de la présentation de son programme, il avait continué à polisser son propos : « [Cette convention] permettra à des citoyens de pouvoir cristalliser une décision instruite, connue et toujours aussi difficile sur le plan éthique ». Fin mars, le candidat était allé un peu et même beaucoup plus loin en affirmant, lors d’un déplacement en Charente-Maritime, être « favorable », à titre personnel, à ce que la France « évolue » vers « le modèle belge ». Autrement dit, vers une légalisation de l’euthanasie pour des personnes atteintes de maladies jugées incurables. L’Elysée avait minimisé ces propos auprès du journal La Croix, affirmant que le président s’exprimait à titre privé et refusait sur les sujets de bioéthique d’appliquer ses convictions à « tout un pays ».
La SFAP prête à débattre et à s’opposer
L’intervention de Richard Ferrand sur France Info laisse peu de doute sur l’objectif réel de cette convention citoyenne : anesthésier les consciences pour éviter une nouvelle confrontation, au parlement et dans la rue, sur un sujet éthique sensible. C’est la méthode qu’Emmanuel Macron avait déjà utilisée – avec succès si l’on peut dire – lors des états généraux de la bioéthique en 2018 ; l’ancien élève des jésuites voulant à tout prix éviter les grandes manifestations contre le mariage pour tous de son prédécesseur François Hollande.
Source :
« Famille Chrétienne- Ludovic Marin – 11.04.22