« Rémy Salvat : Une fois encore, une fois de plus…en attendant une fois de trop ? »
Le débat sur l’euthanasie en France, telle la marée, est une fois montante : citoyens, presse, élus, tout le monde en parle et s’agite, une fois descendante et les élus l’oublient !
Combien de temps encore, sera-t’il possible à la classe politique française de se comporter ainsi ?
Combien de fois encore seront nécessaires pour les mettre au pied du mur ? Une fois encore, une fois de trop ?
Depuis une dizaine d’années, à chaque sondage d’opinion publique sur le sujet, la majorité des personnes interrogées se prononce en faveur d’une législation relative à l’euthanasie. Pourquoi les députés, les sénateurs élus par ces mêmes citoyens ne prennent-ils pas leurs responsabilités pour travailler sur cette question, afin de présenter un projet ?
Chaque cas est différent, chaque personne est unique, mais soyons réalistes et regardons un voisin très proche : la Belgique. La loi dépénalisant l’euthanasie y est effective depuis 6 ans. Nulle « explosion » du nombre d’euthanasies pratiquées n’y a été constatée. La majorité des Belges qui remplissent des DAE (déclaration anticipée d’euthanasie) n’y auront certainement jamais recours, mais, si nécessaire en cas d’inconscience, ils auront cette possibilité : partir dignement
N’oublions jamais que vous ou moi pourrions un jour – par suite de souffrance physique ou morale trop forte, sans espoir de guérison, la déchéance physique ou intellectuelle s’installant – décider de partir en toute dignité. Cela serait NOTRE droit !
La mort est le dernier acte de notre vie, et nul ne devrait pouvoir décider pour vous, pour moi.
La société politique française doit prendre ses responsabilités
- Monsieur Claude Evin (ancien ministre PS de la Santé) nous dit que le « suicide reste une liberté individuelle ».
D’accord, mais sait-il que mourir seul (et dans quelles conditions) est plus difficile pour le malade (sans oublier l’entourage familial) qu’un départ choisi et accompli sereinement, entouré de ses proches ?
- Le président Nicolas Sarkozy écrit « je ne veux pas fuir mes responsabilités… » Alors n’est-il pas urgent qu’il les assume ?
- Monsieur Jean Leonetti, le député UMP à l’origine de la loi « sur l’accompagnement vers la fin de vie », se retrouve à diriger la commission qui doit évaluer son propre texte. Est-il possible d’être juge et partie ?
Je comprends le combat des hommes et des femmes qui « n’en peuvent plus » et demandent seulement à être entendus et soutenus.
Nathalie Andrews
Août 2008