Lors de la 4è session de la convention citoyenne sur la fin de vie, Théo Boer (Pays-Bas), ancien membre du comité de contrôle de l’euthanasie du gouvernement néerlandais a une nouvelle fois fait entendre ses alertes sur des prétendues dérives de l’aide à mourir aux Pays-Bas.
Selon lui, le pays débat aujourd’hui « du suicide assisté pour les personnes âgées sans problèmes médicaux graves, qui souffrent de détachement ou de solitude ». Son message est clair : Français, ne faites pas faire évoluer la loi Claeys-Leonetti !
On précisera, car cela a sans doute son importance, que Théo Boer est professeur d’éthique de la santé à l’Université théologique protestante de Groningue. On précisera également que, si le nombre d’euthanasies a effectivement augmenté depuis le vote de la loi (2000 en 2000, 8000 en 2020), elles représentent moins de 5% des décès.
Keith Lund, adhérent du Choix a dit, et très bien dit, ce que nous sommes très nombreux à penser, dans une contribution publiée en décembre par le Monde en réponse à une tribune où, déjà, Théo Boer développait ses mêmes arguments alarmistes.
Et récemment, à l’occasion de son audition par la Commission parlementaire d’évaluation de la loi Claeys-Leonetti présidée par Olivier Falorni, Denis Labayle a fait valoir que les cas de dérives étaient peu observés dans les pays qui ont d’ores et-déjà légalisé l’euthanasie, avant de conclure : « Les dérives, elles sont chez nous, parce que tout est clandestin ».
Comme en témoigne aussi le nombre comparé de suicides violents chez les plus de 85 ans aux Pays Bas et en France (source Eurostat), il y a au moins 2 fois plus de personnes de plus de 85 ans qui se suicident en France qu’aux Pays-Bas.
Tableau établi par « Le Choix » sur le base des données Eurostat.
C’est aussi pour cela qu’une loi de liberté autorisant et encadrant l’aide à mourir est nécessaire : sortir de la clandestinité, protéger les personnes et sécuriser les soignants.