Bonjour.
Je vous fais suivre le message que mon père avait écrit à la famille, juste après sa visite à Bruxelles en 2021.
«Je sais que vous êtes parfois attaqué par des gens qui croient savoir mieux que les malades eux-mêmes ce qui est bon pour eux ou qui se drapent derrière des arguments techniques, moraux ou faussement compassionnels.
Ils n’ont probablement pas été confrontés aux situations que vous voyez dans votre pratique.
Durant ces 3 dernières années vous avez permis à mon père de vivre sereinement le déclin lié à sa maladie. Il pouvait affronter ce déclin précisément parce qu’il savait qu’il n’irait pas jusqu’au bout, contrairement à son père et son grand-père qui avaient la même maladie.
Je peux vous dire qu’il a vécu ces 3 années exactement comme il l’écrivait en 2021 dans le message ci-dessous. Dans une grande paix intérieure. Il n’a jamais manifesté aucun signe de dépression. On ne l’a jamais entendu se plaindre de sa situation même s’il souffrait physiquement et aussi certainement psychologiquement de devenir progressivement très handicapé et de renoncer petit à petit à faire les choses les plus simples et intimes.
Au lieu de cela, il a pu mettre toute son energie dans ses travaux d’écriture et de dessins, dans sa vie de famille ainsi que dans les multiples soins qu’il recevait pour combattre l’avancée de la maladie.
Je crois donc qu’on peut dire sans l’ombre d’un doute (et le paradoxe n’est qu’apparent) que lorsque vous avez accepté de lui offrir une fin de vie digne, vous lui avez donc surtout et avant tout permis de vivre bien ..
Quoi qu’il puisse se passer dans les prochaines semaines, je voulais que vous ayez connaissance du fait que vous nous avez déjà offert, à mon père et à notre famille, un cadeau précieux.
Mais vous le savez bien car nous ne sommes pas les premiers que vous aidez.
Je vous souhaite une bonne soirée.»
L’illustration « Spirale infernale de l’espoir et de la vie » de Virginie Schröder