J’ai accompagné ma meilleure amie, Jasmine Thollon, dans son désir urgent de mourir.
Atteinte d’un effondrement de la colonne vertébrale, elle était alitée depuis plusieurs mois avec des doses massives de morphine, etc. Rien ne la soulageait. Après une première tentative de suicide, elle a été réanimée contre sa volonté et malgré ses directives anticipées très claires. Une fois rentrée à la maison, je l’ai accompagnée et comme amie et comme personne de confiance.
Comme ses souffrances ont encore empirées, elle a avalé une plaquette de Gardénal et de la morphine en ma présence. Pensant qu’elle allait mourir très vite, j’ai veillé sur elle deux nuits et deux jours. Comme elle respirait toujours mais était inconsciente, deux amis médecins m’ont recommandé d’appeler le SAMU afin de la mettre dans les soins palliatifs à St Cloud où elle est encore restée 5 jours sous perfusion et masque à oxygène.
Je suis inconsolable de ne pas avoir eu le courage de la laisser s’éteindre chez elle. C’était son dernier souhait que j’ai voulu lui offrir. Elle pensait avoir les bons produits létaux et moi aussi.
Maintenant je lutte de toutes mes forces contre l’inconscience, la cruauté et l’inhumanité de tous ceux qui sont contre l’aide active à mourir.
Mme Doris Hirsch – mai 2025