OÙ VA CETTE LOI QUI PRÉTEND APPORTER UNE RÉPONSE AUX MALADES ?
Madame la députée, Monsieur le député,
Nous sommes profondément déçus de voir si peu de parlementaires présents dans l’Hémicycle au fil des jours où se discute un texte attendu depuis si longtemps. Un texte qui porte l’espoir d’une large majorité de citoyens. Est-ce là une image digne de la démocratie parlementaire ?
Nous sommes profondément déçus de voir tant de reniements essentiels :
- Oublié le rôle éthique des médecins qui estiment que c’est de leur devoir de répondre à la demande d’aide à mourir des malades atteints d’affection grave et incurable. Que fait-on de leur clause de conscience, à ceux qui sont dans l’acceptation ? Qu’on cesse de parler pour eux. (Votants présents : 20% des parlementaires)
- Disparue la notion de souffrances psychologiques intolérables pour demander une aide active à mourir. A croire, selon certains, qu’il est toujours aisé de les traiter ? Un mensonge. (Votants présents : moins de 30%)
- Refusée la possibilité pour les médecins en retraite d’apporter, au nom de la fraternité, leur présence et leur soutien à leurs concitoyens atteints d’affections graves et incurables et qui demandent une aide active à mourir. (Votants présents : moins de 50%)
- Et la liste des reniements risque hélas de ne pas être terminée…
Alors ?
A quoi sert la commission parlementaire si l’on ne tient pas compte de ses suggestions ?
A quoi sert la Convention citoyenne si l’on ignore ses travaux ?
A quoi servons-nous, nous qui bénévolement passons notre temps à répondre aux demandes des malades ?
Faudra-t-il encore longtemps accompagner en Suisse et en Belgique ceux qui, souffrant psychologiquement de leur maladie grave et incurable (comme, par exemple, d’affections neurodégénératives), ne pourront obtenir ce qu’ils espèrent, avant d’arriver à un stade extrême. Est-ce humain ?
Nous souhaitons aux élu(e)s de n’être jamais atteint(e)s par une telle affection.
A force de vouloir satisfaire les exigences des opposants, cette loi risque de devenir excessivement restrictive et difficilement applicable.
Que nos élu(e)s n’oublient pas qu’ils seront confrontés un jour ou l’autre à la mort. Tous, sans exception. Ce jour-là, qu’ils se souviennent de leur vote de l’an 2025.
Bien cordialement,
Co-présidentes
Président d’honneur – Porte-parole du Choix