Le premier secrétaire du Parti socialiste appelle à ce que « personne n’impose une conduite pour tous les autres en fonction de ses convictions ».
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a affirmé ce vendredi 5 mars souhaiter que « demain, il soit possible, pour celles et ceux qui en font la demande, de pouvoir choisir leur mort », alors que deux propositions de loi se sont récemment emparées de la question.
« Sur un sujet comme celui-là, difficile, qui heurte parfois nos consciences et nos convictions, je souhaite que nous soyons des laïcs jusqu’au bout : que personne n’impose une conduite pour tous les autres en fonction de ses convictions », a-t-il expliqué.
« Je n’aime pas l’expression “mourir dans la dignité” », a-t-il ajouté. « La dignité, ça appartient à chacun et chacun en a sa propre idée. En revanche, pouvoir choisir sa mort en fonction de ses convictions devrait être un droit absolu. »
Olivier Faure a par ailleurs rendu hommage à Paulette Ginchard, ancienne secrétaire d’État chargée des personnes âgées, décédée jeudi après avoir eu recours au suicide
Un texte soutenu par la majorité
Début février, un peu plus de la moitié des députés LREM ont manifesté leur soutien à une proposition de loi de leur collègue Jean-Louis Touraine en faveur d’une « aide médicalisée active à mourir » en France pour les personnes gravement malades et en fin de vie.
Son texte propose « une assistance médicalisée active à mourir » à « toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable ».
Par ailleurs, une proposition de loi socialiste portée par la sénatrice Marie-Pierre de La Gontrie a également été déposée au Sénat afin de conforter le « droit de bénéficier de l’aide active à mourir », sous certaines conditions.
Fin de vie en Ehpad ou à la maison : quel est l’objectif du « décret Rivotril » ?
Selon le « JDD », le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, a demandé mi-février une réunion avec le Premier ministre pour « connaître la position du gouvernement » sur l’euthanasie.
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s’était dit de son côté « très touché et très sensible » sur la question de l’euthanasie, mais avait évoqué sur RTL « un calendrier législatif contraint ».
La France a instauré en 2005 un droit au « laisser mourir » qui favorise les soins palliatifs, puis a autorisé en 2016, par la loi Claeys-Leonetti, la « sédation profonde et continue jusqu’au décès », pour des personnes dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». Elle permet à des malades considérés comme gravement atteints et en phase terminale d’être endormis jusqu’à leur mort, mais n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie au sens propre.
Source :
« L’OBS » 05.03.21