Le 8 avril, doit avoir lieu l’examen et le vote du projet de loi déposé par le député Falorni sur l’Aide médicale à mourir.
Dépassant les clivages politiques, Il fait l’objet d’un consensus de l’ensemble des députés favorables à la législation. Les parlementaires ayant pris conscience qu’il était temps de conclure une réflexion longue de plus de 40 ans, le premier projet de loi ayant été déposé en 1980 par le sénateur Henri Caillavet.
La loi proposée marque un progrès indéniable pour répondre aux détresses auxquelles sont confrontées nos compatriotes. Elle permet le respect des convictions et valeurs de chaque citoyen dans une société laïque et républicaine dont l’un des socles est la reconnaissance de la liberté de conscience.
Les choix sont pluriels dans une société caractérisée par la diversité des croyances religieuses et des positions agnostiques ou athées. C’est pourquoi, nous avons toujours indiqué que l’aide médicale à mourir et le développement des soins palliatifs ne doivent pas être opposés mais sont complémentaires, comme la Belgique en donne l’exemple. Notre association défend conjointement le choix de sa fin de vie et une réforme des soins palliatifs.
Dix députés ont décidé, par le dépôt irresponsable de 2755 amendements, d’empêcher le débat parlementaire et le vote de la proposition de loi. N’ayons pas peur de les faire sortir de l’anonymat derrière lesquels ils croient agir en toute impunité vis-à-vis de ceux qui les ont élus. Six députés appartiennent à LR, les trois autres l’une à la majorité présidentielle et deux autres au parti coutumier des positions les plus rétrogrades (1) .
En les laissant agir leurs partis doivent prendre conscience qu’ils mettent la France, pays des droits de l’homme, dans une situation qui devient de plus en plus choquante en Europe, alors que l’Espagne et le Portugal ont voté une loi comparable à celle qui est en projet, et que les Cours constitutionnelles italienne, allemande, autrichienne ont jugé liberticide les lois s’opposant à la possibilité de choisir sa fin de vie.
Ces députés se font les complices d’une mise en danger des citoyens. Rappelons que la France détient le triste record du nombre de suicides violents chez les personnes de plus de 70 ans.
L‘aide de proches, l’achat de produits létaux interdits en France entrainent des poursuites pénales, des procès aux assises. Récemment, l’achat sur Internet de Penthotal, interdit en France, a conduit à la mise en examen en Mars 2021 de 12 militants.
Ces élus entérinent une situation injuste, inégalitaire, entre ceux qui par leur éducation, leurs réseaux professionnels et personnels, et leurs ressources économiques peuvent trouver une solution en France ou si nécessaire aller en Belgique ou en Suisse et les autres citoyens en plus grand nombre, dépourvus de ces moyens.
Nous luttons pour la liberté pour chacun(e) de choisir sa fin de vie.
Contact : anniewallet@gmail.com
Téléphone : 07 55 610404
AFP Le 5 Avril 2021
(1) Xavier Breton 447, Patrick Hetzel et Julien Ravier 886 amendements, Marc Le Fur 393, Fréderic Reiss 390, Philippe Gosselin 116 Emmanuelle Menard 168 RN, Agnès Thill 113, LaREM MF Lohro 62 Ligne du Sud.