Reportage
La première session de la Convention sur la fin de vie s’est terminée, dimanche 11 décembre, par un flot d’interrogations chez les 185 Français tirés au sort. Deuxième rendez-vous le week-end prochain.
L’exposé des « rapporteurs » montre toute la richesse du débat et du questionnement des conventionnels
Ils sont 185 citoyens, désignés par le sort, réunis ce dimanche 11 décembre dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (Cese) pour clore la première session de la Convention sur la fin de vie, convoquée par le président Macron et officiellement lancée, vendredi 9 décembre, par la première ministre, Élisabeth Borne.
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Sur l’estrade, les trois « facilitateurs graphiques » qui suivent les travaux résument en quelques croquis les moments forts de ces premiers jours, du « parcours d’appropriation » pour mieux fixer l’enjeu de cet exercice de démocratie participative aux rencontres avec les « experts », dont l’ex-député Alain Claeys, venu présenter le cadre législatif. Sans oublier les « ateliers thématiques » qui ont permis de se familiariser, entre autres, avec la notion de soins palliatifs, ou d’entrer dans les subtilités de l’avis 139 du Comité consultatif national d’éthique qui a entrouvert la voie à « une assistance médicale à mourir ».
« On est tous d’accord pour dire qu’il faut soulager les souffrances »
Après deux jours intenses de rencontres et d’immersion dans le sujet, le temps est venu de la restitution des réflexions menées par les trois groupes de travail constitués pour l’occasion. La méthode proposée par le comité de gouvernance de la Convention suit une règle précise : d’abord, permettre à chacun de s’exprimer ; ensuite, lister les points de divergences et de convergences ; enfin, pointer les interrogations restées sans réponse et les demandes nouvelles qui surgissent.
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L’exposé des « rapporteurs » montre toute la richesse du débat et du questionnement des conventionnels. « Notre groupe s’accorde sur le manque de moyens des soins palliatifs et le fait que la loi ne prend pas en compte toutes les situations, mais on a besoin de plus d’informations sur l’aide active à mourir, le fonctionnement des Ehpad, la place de la spiritualité laïque et religieuse… », soulignent Audrey et Anton.
« On est tous d’accord pour dire qu’il faut soulager les souffrances, mais est-ce qu’il faut aller jusqu’au suicide assisté ou l’euthanasie ? Là, les avis sont partagés. On aimerait aussi aller voir une unité de soins palliatifs, approfondir le sujet avec des médecins et, pourquoi pas, entendre ceux d’entre nous qui ont été confrontés à la fin de vie d’un proche », suggèrent Laura et Martial.
Représentants belge et suisses
« On s’est posé beaucoup de questions sur la meilleure manière d’organiser des soins palliatifs, sur les inégalités d’accès aux soins ou comment prendre en charge les souhaits du malade. Mais la question qui divise le plus est celle de l’aide à mourir : est-ce que c’est le sujet ? Comment éviter les dérives ? On aura encore besoin de séances pour un débat serein », reconnaissent Soline et Johnny.
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Mais déjà la médecin belge Corinne Vaysse-van Oost et deux représentantes de l’association suisse Dignitas s’installent pour un exposé sur les systèmes de leurs pays qui autorisent l’un l’euthanasie, l’autre le suicide assisté. « Ces journées ont été denses », reconnaît Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance, pour clore, provisoirement, le débat. « Rendez-vous vendredi prochain pour trois jours de rencontres avec les grandes religions et les personnels soignants. »
Il est 13 heures et Marion N., 81 ans, une des huit personnes en précarité désignées par ATD Quart Monde pour participer à la Convention, a saisi son panier-repas et enfilé sa doudoune : « J’ai la tête comme ça. Je retourne chez moi, à Aubervilliers. »
Source :
- « La Croix » – Antoine d’Abbundo – 11.12.22
Oui, je suis pour bénéficier des soins palliatifs si je suis conscient. Mais si je dois entrer en EPHAD pour cause de maladie d’alzheimer en phase profonde et incurable, je veux que mes directives anticipées (soutenues par les personnes désignées personnellement ) soient opposées au milieu médical pour pouvoir bénéficier d’une aide à mourir dans la dignité, ce qui n’est pas possible avec la loi CLAYES LEONETTI….
Bonjour,
Bénéficier de soins palliatifs ou demander une aide médicale à mourir, les deux possibilités devraient être possibles pour nos compatriotes. En ce qui concerne les D.A, oui elles devraient être respectées par les soignants et, il faut également nommer des personnes qui seront capables de réagir devant le corps médical si besoin est.