Étaient présents : Olivier Véran, Madame Catherine Petit (conseillère), Annie Wallet et Denis Labayle
L’entretien a duré une heure environ.
Dans un premier temps, Annie a présenté l’association et, dans un deuxième temps, Denis Labayle a développé nos objectifs (Loi sur l’Aide active à mourir, mais aussi la réforme des soins palliatifs et de la sédation profonde et continue).
Le ministre Olivier Véran nous a déclaré en préambule qu’il n’avait pas de position arrêtée, qu’il était neutre, à l’écoute des différents acteurs. Neurologue, il semble comprendre qu’un malade atteint d’une maladie dégénérative, comme la maladie de Charcot, souhaite abréger sa vie.
Cependant, Il parait avoir été impressionné par la visite d’un centre soins palliatif dans le service de Claire Fourcade dans le Midi, dans lequel les soignants lui ont expliqué que la demande d’une aide active à mourir disparaissait lorsqu’il n’y avait plus de douleurs. Il a également été séduit par les « sédations transitoires, uniquement nocturnes », qui retarde la sédation profonde et continue.
Nous lui avons cependant rappelé que toutes les souffrances physiques n’étaient pas apaisables, pas plus que les souffrances morales. Voilà pourquoi un certain nombre de malades se tournaient vers la Belgique ou en Suisse pour avoir une aide que leur pays leur refusait. (Il semble d’ailleurs minorer le nombre de personnes allant en Suisse.)
Il s’interroge sur le fait que, encore actuellement en Belgique, les maladies psychiatriques ou Alzheimer ne soient pas éligibles à l’aide médicale à mourir dans les mêmes conditions que les maladies organiques incurables (du type cancer). Denis Labayle a souligné que la loi ne pourrait pas répondre simultanément à tous les problèmes mais qu’il fallait commencer avec les maladies graves et incurables et que la loi, comme en Belgique, pourrait évoluer.
Il a une conception très médicale de la collégialité, comparant les réunions collégiales pour chimiothérapie (donc pour un traitement curatif proposé par les médecins) aux réunions qui devraient avoir lieu pour décider du droit à choisir sa fin de vie. Il estime qu’une large collégialité médicale permettra de statuer avec plus de certitude du caractère incurable de la maladie et que ce sera plus « confortable » pour les médecins. Nous lui avons rappelé que, pour nous, c’est au malade de choisir sa fin de vie, et avons fait valoir que l’obligation d’avoir trois médecins comme le proposent certains projets parlementaires, rendrait très difficile l’application de l’aide médicale à mourir.
La situation en Espagne l’interpelle, il va s’y rendre pour essayer de comprendre les raisons de l’opposition du corps médical à la mise en place de la loi votée récemment.
En conclusion, nous avons eu le sentiment d’être écoutés dans un échange au cours duquel Olivier Véran nous a fait part avec franchise de ses questionnements sur un dossier qu’il estime être indubitablement complexe.
Denis Labayle et Annie Wallet
« La collégialité est plus confortable pour les médecins », c’est insupportable d’entendre encore une fois que le patient n’est pas la priorité de la démarche médicale et que sa prise en charge dépend d’abord du « confort moral » de ceux qui vont décider de la réponse à apporter à sa demande. Paternalisme ! Démonstration de l’abus de pouvoir d’un certain nombre de médecins !
TOUT A FAIT D’ACCORD AVEC VOUS !
rien d’étonnant de la part de médecin convaincu de sa domination sur les patients
il est le sachant, nous on ne sait rien…
il est évident que dans des services palliatifs de pointe, les gens ne sont pas mécontents, mais…
d’une part il y en a si peu juste des vitrines…
d’autre part, nous, convaincus de vouloir choisir une mort douce et rapide, refusons d’y aller:
dans la plupart de ces services personne n’écoute la parole de celui ou celle qui veut mourir…
on l’endort avec charité et le mépris qui va avec…
on le persuade qu’on va réussir à lui enlever toutes ses douleurs et on nie sa souffrance morale
quand le patient a essayé de dire qu’il voulait mourir plus vite et qu’on l’envoie promener, il essaye 1 fois, 2 fois… 3 peut-être et il renonce à en parler, trop dépendant de ces soignants
quant à une pseudo-collégialité qui exclut le principal intéressé! non!
pas besoin de 36 médecins pour s’apercevoir que la médecine ne peut plus rien faire pour améliorer l’état du patient… sauf lui mentir… se mentir à eux mêmes? ma mère mourante à 101 ans, (tout le monde à l’ehpad le savait) après 3 semaines totalement grabataire, qui refusait de manger quoi que ce soit, avait une médecin qui m’affirmait qu’elle allait guérir… à 3 jours de sa mort, incompétente, aveugle??? je ne sais pas…
Le 8 avril 2021, l’article 1er, fondateur de la loi pour l’aide médicale à mourir, a bien été adopté par une large majorité de députés.
Olivier VERAN, Ministre de la santé de la santé à ce moment là, a bien déclaré à la fin de la séance que ce vote était acquis. Quelle suite ?