Le gouvernement fédéral s’était donné un an lors du dépôt du projet de loi pour revoir tous les aspects de l’aide médicale à mourir, mais le dépôt du rapport final a été repoussé à l’automne prochain.
Plusieurs témoins devraient cependant être entendus devant le comité jeudi, dont le Dr George L’Espérance, médecin neurochirurgien et président de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité.
Selon lui, la problématique «est au niveau de la santé mentale», puisque la question des mineurs matures et des patients avec un diagnostic annoncé de démence aurait pu être réglée depuis longtemps.
«Ce qui m’apparaît le plus troublant, c’est le fait que dans la loi actuelle, qui a été modifiée par C-7, il y a une clause d’exclusion de santé mentale, qui normalement cesse au 17 mars 2023», a expliqué le Dr L’Espérance jeudi sur les ondes de QUB radio.
«Ce qui veut dire que s’il n’y a aucune modification législative [à cette date] au Code criminel, tous les patients avec des problématiques de santé mentale pourront être admissibles. Ce qui en soi est bien, sauf que s’il n’y a pas de balises, ce sera très difficile à gérer pour les médecins et les infirmières praticiennes», a-t-il précisé.
Il a notamment rappelé que la question de la santé mentale nécessite des critères précis et un consensus parmi les psychiatres canadiens et québécois pour aller de l’avant.
L’avancement du projet de loi serait également bloqué par un manque d’unanimité auprès des députés.
«Ce que je constate, les libéraux, le NPD, le Bloc québécois sont à peu près tous en faveur d’un élargissement avec des règles précises. Évidemment la résistance vient du côté des conservateurs», a avancé le médecin qui ne disposera que de cinq minutes au comité pour témoigner de la situation.
Source :
« Le Journal de Montréal» – 05.05.22