A mon grand-père
Je vois encore tes yeux sur ton lit d’hôpital
Ton corps qui fout le camp par la fièvre et le mal
Je vois encore tes mains qui se crispent ou s’apaisent
Suivant le rythme vain de la vie qui s’achève
Mais, comment sans un cri, as-tu pu supporter
Nos paroles d’espérance et nos yeux atterrés
Notre fausse gaité, nos attentes infinies
Où se lisait l’horreur de ta longue agonie ?
Tu en eu pour un an jusqu’à l’épuisement
A être mort vivant, à être mort vraiment
Un an tu as souffert avant le grand départ
Il fut vraiment sévère et long ton purgatoire.
Chantal Mainguy – juin 1967