Cette bruxelloise de 70 ans souffrait d’un Parkinson avancé (nombreux médicaments au quotidien, maigreur, grande fatigue et port d’une ceinture de soutien), cette croyante qui recevait la communion chaque jour n’en pouvait plus.
Elle avait dû quitter son domicile pour entrer dans une maison de repos, incapable d’assumer seule les gestes du quotidien. Claire avait demandé l’euthanasie au neurologue qui la suivait à l’hôpital E…
Ce dernier, apparemment peu au fait de la loi belge, trouvait que son espérance de vie était encore longue et que sa demande n’était pas recevable.
Je fais la connaissance de Claire, nous avons de longues conversations et avec elle je rencontre son neurologue à qui j’explique point par point les conditions nécessaires pour demander et obtenir une aide médicale à mourir et lui suggère de rencontre l’un de ses collègues qui pratique ce geste d’humanité depuis que la loi a été votée en 2002.
S’en suivent plusieurs RV entre la patiente et son médecin, à l’automne, ce dernier accepte sa demande…enfin !
Claire décide que ce sera pour début janvier. En effet sa fille et son petit-fils qui habitent à l’ouest du Canada viennent la voir à Noël. Ce moment familial permet à la mère et sa fille de beaucoup échanger et de se dire un dernier « au revoir ». Le 5 janvier, Claire entre à l’hôpital E… et s’endort pendant que je lui tiens la main !
N.A – 2010