« Il est temps de débattre du sujet au Parlement », plaide auprès du « Journal du dimanche » la présidente de la commission des lois à l’Assemblée. Une proposition de loi sur le sujet sera examinée en avril au Palais-Bourbon.
Yaël Braun-Pivet, à l’Assemblée nationale, à Paris, en juillet 2017. WIKIPEDIA
Yaël Braun-Pivet (La République en marche, LRM) prend le contre-pied du gouvernement. La présidente de la commission des lois à l’Assemblée nationale revendique le « droit de choisir sa fin de vie », dans une interview au Journal du dimanche. Elle affirme qu’elle votera une proposition de loi qui sera examinée en avril au Palais-Bourbon, dans le cadre de l’espace réservé au groupe Libertés et territoires.
« J’ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j’avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies. »
Jean-Louis Touraine (LRM, ex-député socialiste) a déposé un texte en faveur d’une « aide médicalisée active à mourir » pour les personnes gravement malades et en fin de vie. Il a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés LRM et au-delà, soit 164 élus de la majorité.
Comme lui, la députée des Yvelines va à l’encontre de la position prudente du gouvernement qui, lors d’un débat au Sénat, avait opposé une fin de non-recevoir à une proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité ».
Des actions attendues
Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé, jeudi, le lancement en avril d’un cinquième « plan national de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie », le précédent s’étant interrompu en 2019.
Pour Mme Braun-Pivet, « la loi Claeys-Leonetti [créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie] est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l’accès aux soins palliatifs. Mais c’est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent ».
« Il ne faut plus tergiverser, il faut agir. (…) Moi, je suis parlementaire et je considère qu’on ne peut pas débattre de ce sujet partout, juste au Parlement », a affirmé Mme Braun-Pivet. Celle-ci propose qu’en cas d’adoption du texte de loi par l’Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat le reprenne.
Source :
« Le Monde » – « AFP » – 14.03.21