Le 8 avril, vous allez être amenée à voter sur le projet de loi n° 288 « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » dont le rapporteur est monsieur Olivier Falorni.
Votre vote sera probablement le plus important de votre mandat électoral car il ne concerne pas seulement la société, mais votre propre destinée.
Aussi, avant de voter, nous vous demandons de réfléchir à ce qui sera bon pour vous le moment venu, car nul n’échappe au rendez-vous avec la mort. Récemment votre ancienne collègue, madame Paulette Guinchard, atteinte d’une maladie dégénérative, après avoir été opposée toute sa vie à l’aide médicale à mourir est partie en Suisse trouver là-bas ce que son pays lui refusait.
Alors, si vous estimez que la loi actuelle est suffisante, si vous considérez que la déshydratation lente de votre corps que préconise la loi est un accélérateur naturel de la mort, si vous devez attendre de souffrir de douleurs incontrôlables pour espérer une sédation « profonde et continue » qui prolongera votre agonie d’une durée inconnue, souvent longue et douloureuse pour vous et votre famille, alors votez contre ce projet de loi.
Mais si, le moment venu, souffrant d’une affection grave et incurable, causée par un accident ou une maladie, vous souhaitez avoir la liberté de choisir de partir rapidement et en douceur, si vous refusez qu’on vous impose une agonie inutile et douloureuse, alors votez cette loi.
Elle n’est pas parfaite mais c’est un compromis.
Dans notre association, nous pensons qu’il ne devrait pas être nécessaire d’arriver à un stade « avancé » de la maladie, ni d’être soumis à des « souffrances incontrôlables » ou de vivre une lente dégradation de notre autonomie physique et psychologique pour choisir.
Nous pensons également qu’une collégialité limitée à deux médecins comme c’est le cas à l’étranger est suffisante au risque de rendre l’application de la loi plus difficile. Tous nos voisins du Nord au Sud ont évolué. Pourquoi pas nous ?
Que votre vote soit un vote intime qui réponde en votre for intérieur à la question : « Et pour moi, aurais-je le moment venu la liberté de choisir ?»
Nous comptons sur vous. Voilà aussi une occasion de prouver aux citoyens que les élus sont à l’écoute de leurs électeurs.
Veuillez accepter, Mesdames et messieurs les Députés, nos très respectueuses salutations.
Les co-présidents
Nathalie ANDREWS
Docteur Denis LABAYLE