Un texte témoignage d’une membre du Choix qui tient le blog : Zazo. Pour vivre et mourir librement.
Avant d’étudier un projet de loi sur la fin de vie, il faut placer celui-ci dans son contexte. On n’est plus au temps d’Hippocrate. Pourtant Platon parlait déjà d’un optimum de population au delà duquel la cité perdrait son unité, préférant la qualité, par un contrôle des naissances, l’éducation etc… plutôt que la quantité. Voir le § de la Grèce antique dans Histoire du concept de surpopulation. D’autre part, rien ne doit être tabou dans ce débat, surtout pas l’appât du gain, parfois facile, de certains. Ce dernier étant le nerf de beaucoup de guerres, si ce n’est de toutes. On aura du mal à me faire croire le contraire.
CONTEXTE NATIONAL ET MONDIAL : Le scientifique Cousteau disait en son temps : « C’est une chose terrible à dire, mais pour stabiliser la population mondiale, il faudrait éliminer 350 000 personnes par jour ! C’est une chose horrible à dire, mais ne rien dire est encore pire ».VOIR ICI
Quel rapport ? Pas de tabou, on a dit. Si on ne veut pas avoir à s’entretuer demain, chez nous comme partout, pour un peu d’air, un peu de bonne eau ou même un toit, entre personnes qui ne demandent qu’à vivre, comme vous comme moi aujourd’hui, il serait temps d’arrêter de ne faire… qu’y penser. Et une loi permettant aux personnes le demandant avec insistance, d’être aidées au mieux médicalement pour laisser leur place sur la Terre, cette loi n’ira pas à l’encontre des mesures urgentes à prendre pour vivre en paix, bien au contraire ! Même si ce n’est pas le but premier de ce projet législatif. Donc, si Pierre, Paul, Jacques choisissent de partir, à cause de leurs souffrances, nous devons nous taire, c’est peut-être plus généreux qu’égoïste. Sérieux! C’est peut-être même Vital…
CONTEXTE FINANCIER DE PROXIMITE : Les Soins Palliatifs plus que débordés, ont l’air de vouloir faire de leurs services, un passage obligé pour les personnes atteintes de maladies réfractaires les rendant dépendantes. Pourquoi donc? D’autres, ne vivant que de dons, c’est bon de le dire, car cela fait partie du contexte, tiennent aussi à leur présence autour de ces souffrants-là. Par charité chrétienne… Mais dans quel sens ? Certains du clergé, certaines associations, verraient leurs intérêts en premier, que cela ne m’étonnerait pas. Vrai, pour assurer de bons soins palliatifs dans une structure déjà ruinée, des gestes généreux ici ou là peuvent aider. Et m’est avis qu’une personne souffrante s’approchant du lâcher prise, ouvre son portefeuilles, ou signe même, si on l’invite à le faire, plus largement qu’une personne bien portante. Voilà le hic. Ceux qui militent en faveur de l’euthanasie ne sont pas des plus fauchés, loin de là. Et s’ils voulaient éviter, eux, la case je lâche tout dans les SP ou ailleurs… Rien que l’idée pourrait inquiéter ceux qui les attendent au virage pour les soigner?
Glauque ? Oui. Abject, je suis d’accord. Dans ce débat on ne devrait pas évoquer ce côté utile ou intéressant, pour la Société, des personnes souffrantes ad vitam physiquement ou moralement. Certains de nos opposants n’ont pas honte de laisser entendre que les souffrants auraient des obligations dans la Société. VOIR ICI ce que dit P. JOVA. Mais quelle tristesse ! D’accord, donne qui veut. Mais cette espèce d’aubaine ne devrait pas servir d’argumentaire pour, ou contre, cette loi.
Personne ne tue personne dans ce contexte, tout le monde le sait! Tuer est un acte violent et imposé. Là, une main t’apporte un dernier soin pour t’aider à partir, à t’éteindre complètement, à t’endormir sans souffrir davantage, puisque c’est possible aujourd’hui. Un dernier soin uniquement pour celles et ceux qui en feront vraiment la demande à cause de leurs propre souffrances réfractaires, ou dès lors que leur vie sera devenue à jamais trop inhumaine pour eux. Où est la violence ? Ce n’est pas gai bien sûr. Des larmes de proches peuvent couler. Evidemment. Mais pas autant que si on avait trouvé votre corps sous un train, ou ayant chuté du 10 -ème étage ou d’un pont. Là oui, c’est vraiment trop trop brutal. Le pont de St Nazaire en est le théâtre toutes les semaines si je ne m’abuse. Bonjour les proches, les témoins, même les secours. Bonjour les suivis psychologiques nécessaires. Et puis, que dire des grabataires qui n’en finissent pas de mourir au point que les familles en font parfois leur deuil avant de les enterrer?
Z. (Loire-Atlantique)