Avant le début de l’examen du projet de loi fin de vie au Sénat le 7/10, nous avons envoyé aux sénatrices et sénateurs le courrier suivant :
Combien de médecins sont-ils prêts à aider à mourir ?
Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur
Contredisant ce qui a été longtemps affirmé, le président du Conseil de l’Ordre, le docteur François Arnault, a reconnu le 2 avril, lors de son audition devant la Commission parlementaire des affaires sociales de l’Assemblée nationale qu’au moins un tiers des médecins était disposé à répondre à la demande de leurs patients atteints d’affection grave et incurable, souhaitant pour leur fin de vie une aide médicale à mourir.
Il s’appuie pour cela sur une enquête réalisée récemment auprès de 3500 médecins. Le chiffre d’un tiers annoncé est très certainement sous-estimé puisque les médecins sondés sont tous membres élus du Conseil de l’Ordre, un organisme qui a toujours manifesté son opposition à toute aide active à mourir.
Le Dr François Arnault constate qu’il s’agit d’une très forte évolution, et prédit que ce pourcentage continuera à augmenter. « Il nous est apparu à l’Ordre des Médecins, dit-il, qu’il était impossible que les médecins ne soient pas à l’écoute de cette demande forte de la société. »
Avec cette déclaration, nous sommes loin des affirmations de la Société française des soins palliatifs (SFAP) qui prétendaient que la quasi-totalité des médecins étaient opposée à l’aide active à mourir.
Le Conseil de l’Ordre reconnait également qu’il existe bien des « situations difficiles où les malades sont confrontés à des souffrances insupportables et inapaisables ». Une reconnaissance tardive d’une réalité encore niée par certains soignants des soins palliatifs qui prétendent pouvoir soulager toutes les souffrances. Une situation pourtant bien réelle, reconnue par l’Académie nationale de médecine, par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une réalité qui explique que nombre de français pourtant issues de régions déjà dotées en soins palliatifs vont chercher en Belgique ou en Suisse ce que la France leur refuse.
Si nous faisons l’effort de nous mettre à la place de patients atteints d’affection grave et incurable et qui endurent de telles souffrances, nous devrions comprendre qu’il convient de répondre à leur demande lorsqu’ils réclament une aide active à mourir. Refuser de les entendre est contraire aux exigences républicaines de solidarité et de fraternité.
Vous pouvez voir l’intervention du Docteur Arnault ici :
Veuillez agréer, Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, l’expression de notre respectueuse considération.
Ne l’oubliez pas Mesdames et Messieurs les élu(e)s :
les malades, vos électrices et électeurs, comptent sur vous
Nathalie Andrews & Annie Wallet
Co-présidentes du Choix – Citoyens pour une mort choisie








